Fantasmée, idéalisée, diabolisée ou niée, ce qu’on appelle la post-humanité, dans la mouvance post-moderne semble relever de la science-fiction bien au-delà des rêves technologiques de Jules Verne. Comme l’expression l’indique, la post-humanité suppose une rupture dans l’évolution de l’humanité. Une rupture entrainant un changement substantiel tel qu’elle induirait de facto la fin de l’humanité. Pas une fin consécutive à une éradication, une sorte d’Armageddon ou de déluge sans survivant, mais une transmutation de la nature humaine en une nature post-humaine, non encore nommée. Non nommée mais clairement identifiée. Il ne s’agit pas d’augmenter l’humain, comme nous le vivons dans l’étape actuelle du transhumanisme, mais de le rendre immortel parce que sans plus aucune contrainte avec les limites de la nature. Aux contours encore en création, l’être post humain gardera intelligence et conscience, mais dans une enveloppe totalement artificielle donc perpétuellement renouvelable. Ce n’est pas de la science-fiction, mais une dynamique portée par le post modernisme, idéologie dominante actuelle, selon laquelle il ne s’agit plus de dominer et soumettre les contraintes de la nature, mais de les éliminer totalement.
Pour le catholique, en plus de la question du bien-être et de la dignité humaine, se pose la question du rapport à Dieu et de la vie éternelle. Supprimer la mort du corps en maintenant en vie l’âme, c’est fermer les portes du Ciel et s’opposer au bonheur ultime de l’homme en Dieu. Objectif satanique s’il en est. Dans cette optique, déshumaniser ne signifie plus avilir la dignité humaine, mais en finir avec l’humanité, par nature mortelle et donc ouverte à Dieu.