Le quotidien La Croix vient de faire parler de lui d’une façon pour le moins étonnante. Pour beaucoup de catholiques, le journal est, depuis longtemps, « suspect ». Ses positions « borderline » avec la foi catholique gênent, agacent, exaspèrent parfois un certain nombre de fidèles qui ne se reconnaissent pas dans un média considéré comme peu orthodoxe. Distribué en grand nombre dans les institutions ecclésiales, personne n’a vraiment songé à remettre en cause officiellement les positions du quotidien revendiqué catholique. Mais les positions que vient de tenir la rédaction sur l’avortement, ne passent pas. Cette fois-ci même des évêques se sont émus. La vie c’est la vie et il ne peut être question de la relativiser. Soutenir la loi Veil laisse pantois, même et peut être surtout s’il ne s’agit « que » de promouvoir son « esprit ». La loi Veil est intrinsèquement perverse. Preuve en est, les dérives prédites ont bien eu lieu. On peut ne pas partager les points de vue de La Croix sur l’immigration, ne pas entendre la charité comme le journal voudrait la promouvoir ou encore ne pas partager les options liturgiques du staff, mais continuer à se revendiquer catholique en prenant, ouvertement et à plusieurs reprises, position en faveur de l’avortement même pour « de bonnes raisons », non vraiment, il n’est pas possible ici de reconnaitre un journal catholique. On ne peut pas plaire à tout le monde et tenir la ligne subtile de la doctrine catholique expose à de multiples agressions. Comme pour le MRJCgate, l’avortement est désormais la pierre d’achoppement des catholiques.