L’édito – Il n’y a pas de vérité universelle parce que chacun sa vérité

L’édito – Il n’y a pas de vérité universelle parce que chacun sa vérité

 

Voilà bien un postulat fondamentalement faux qui repose sur une certaine forme d’incapacité à réfléchir à partir du réel pourtant constaté et éprouvé par les fameux « chacun ». Une chose est où n’est pas et ne peut donc être blanche si elle est noire. Être un homme, c’est une vérité pour l’homme particulier mais aussi pour tous. Que certains considèrent l’homme comme un choux-fleur n’est pas leur vérité mais une erreur, car la vérité n’est pas ce que je pense ou veux, mais l’adéquation entre ce que je dis et la chose dont je parle.

Dire qu’il n’y a pas de vérité universelle est aussi creux que dire que nous n’existons pas. Le fait d’exister est une vérité universelle pour tout être humain. Le relativisme est la négation du réel qui est une vérité universelle, c’est-à-dire appréhensible par chacun. Et telle est, du reste, la clef des malheurs et du mal être actuel. Refuser le réel c’est se condamner à vivre dans l’illusion. C’est se poser toujours en dehors du réel et le nier. C’est bien ce que nous faisons lorsque nos énonçons une parole qui ne correspond pas au réel. Nous n’inventons pas, ni ne choisissons la vérité, nous la constatons et nous la disons. Et c’est bien dans ce que nous en disons que peut se nicher l’erreur et non dans la vérité elle-même.

Le monde d’aujourd’hui confond vérité et ressenti. Sans compter le déficit abyssal de connaissance et d’intelligence qui fait qu’on se dédouane de chercher la vérité en se contentant d’approximations et d’amalgames sur mesure. Il est plus facile de réduire le réel à sa mesure que de se hisser au niveau du réel. Et c’est ainsi que le monde actuel en arrive à toutes les absurdités que nous avons sous nos yeux. C’est vrai après tout pour éviter que les femmes se fassent agresser il faut élargir les trottoirs … chacun sa vérité. Peut-être qu’une des grandes tâches du chrétien aujourd’hui consiste à témoigner de la vérité ce qui, au fond, peut revenir à mettre les détracteurs de la vérité face à leurs nombreuses contradictions. Mais nous nous trouvons-là face à un autre problème qui justifie bien souvent ce relativisme et cet aveuglement imposé volontairement ou non. Si la vérité rend libre, elle est aussi contraignante, parce qu’elle impose de se corriger, de se convertir, sous peine de se résoudre à vivre dans le déni volontaire, en d’autres termes à s’auto-illusionner. De la çà devenir de farouches opposants à la vérité et à ses défenseurs, il n’y a pas loin….

 

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