Le temps de l’effort est (ouff) terminé, voici le temps de la fête, de la joie, des grèves, des lois de bioéthiques, en un mot du quotidien de la vie. Une vie qui en 2018, n’épargne pas les chrétiens en général et les catholiques en particulier. Les combats sont légions, les tentations et occasions de chutes, non moins nombreuses et nos forces, quoique ragaillardie par la victoire de Pâques, bien faibles, face à l’immensité de la tâche qui nous incombent : « allez et faites des disciples »
Ceci me rappelle une petite anecdote (le mot en dit plus long qu’il ne semble) arrivée, il y a près de 20 ans, à une brave paroissienne de Meylan venue assister à une réunion diocésaine pour les vocations. Après avoir déploré la chute vertigineuse des entrées au séminaire, le vicaire général de l’époque demande à l’assemblée de mettre en commun leurs idées pour attirer ces vocations perdues. Timidement cette brave dame ose, « nous pourrions peut-être commencer par prier ». Réponse du bras droit de l’évêque de Grenoble, « non mais vous vous rendez compte du temps que ça prend ? » Tout est dit.
Il me semble au contraire que nous ne mettons pas suffisamment Dieu dans le coup. Le petit livret de dévotion au Sacré Cœur met dans la bouche du Christ cette phrase amusante, mais tristement juste. « Tu dis que tu m’aimes, mais tu ne me confies pas tes affaires. Comme si moi je pouvais mal m’en occuper ». C’est d’une immense clameur vers le Ciel dont le monde a aujourd’hui besoin. Nous ne faisons pas assez confiance à Dieu, parce que nous ne sommes plus invités à nous abandonner, ni même à le choisir en toute chose. Si, après ce carême, le temps pascal pouvait être l’occasion d’une conversion de prière, si le jeûne se faisait intercession et l’aumône action de Grâce, non seulement notre propre quotidien serait habité du désir de Dieu, mais comment ne pas croire que cette vague de prière ne se répandrait sur cette France en exil et loin de sa véritable patrie.
Aide toi et le ciel t’aidera rétorque-t-on souvent à cette demande spirituelle. Mais s’aider ne commence-t-il pas par prier ? La prière doit précéder et suivre l’action, pour que l’action soit dans le cœur de Dieu. Nous n’avons pas à faire notre œuvre, mais l’œuvre de Dieu qui mieux que nous sait ce qui est bon. Alors nous serons des canaux de la grâce, parce que comme le disait le saint curé d’Ars, là où les saints passent Dieu passe avec eux. Nous sommes coopérateurs de la mission divines, serviteurs de Dieu, mais finalement, nous oublions souvent de laisser aussi à Dieu sa part. Coopérateur suppose bien d’agir avec Dieu, c’est-à-dire pour Dieu et non à sa place. Bref, il nous faut remettre Dieu dans le coup !