Passées la semaine sainte et la semaine de Pâques, les chrétiens de Chine continuent à subir un chemin de croix. La remise en liberté de Mgr Guo, assortie d’une interdiction de dire la messe (!), nous rappelle ce régime alambiqué qui pénalise les chrétiens de Chine. En effet, d’un côté, une relative liberté, mais, de l’autre, des conditions restrictives qui font douter même de cette liberté
Non, ce ne sont pas seulement les aspects “externes” du culte, mais bien ses aspects “internes” qui sont placés sous l’œil tatillon du pouvoir (nombre de messes célébrées dans les églises, etc). Ce contrôle est si fort qu’il pousse même le pouvoir chinois à interdire la Bible des sites de vente en ligne. Cela en dit long sur cette volonté de surveiller les esprits. Pardon: les âmes. La réalité est bien là: alors qu’il négocie avec Rome, le pouvoir n’a pas l’intention de céder un pouce dans cet espace social qu’il veut régir à tout prix.
Au fond, ce qui est en jeu, c’est aussi la possibilité pour l’Église d’évangéliser. Quand bien même l’accord se ferait sur la nomination des évêques, il y a toute cette liberté concrète qui est posée pour les catholiques de Chine. Comment toucher les âmes curieuses, si l’Église est entravée dans ses actions ? L’Église n’est pas là pour faire de la figuration. Elle ne doit pas être vue comme un groupe sociologique, mais comme une communauté missionnaire qui doit annoncer la Bonne nouvelle à chaque homme.
Pour le pouvoir chinois, le christianisme, notamment catholique romain, est un corps étranger. Il y a beaucoup de réticences à vaincre. Au fond, c’est une question de conversion. À l’approche de la Pentecôte, sollicitons l’Esprit-Saint face à tant de cœurs endurcis.