Il est courant d’entendre cette distinction, en forme de noms d’oiseaux entre « catho de gauche » et « catho de droite ». Y aurait-il donc des catholiques à la droite du Christ et d’autres à sa gauche ? Au moment du jugement dernier, assurément, Il nous l’a dit lui-même, les uns iront à droite et les autres se perdront à gauche. La gauche du Christ n’est pas la position la plus enviable et finalement, cette aile gauche semble bien vouée à se gonfler de ceux qui, précisément, n’auront pas choisi de suivre la voie du Christ. Autant dire qu’il n’existe pas de gauche du Christ et par voie de conséquence, pas davantage de droite. Le chemin qui conduit au Père passe par le Christ et c’est une voie royale et unique. Que dans cette grande avenue il y ait plusieurs allées n’est pas impossible à partir du moment où celles-ci suivent la trajectoire rectiligne de celui qui est le chemin, la vérité, la vie. La totalité de la voie comprend toutes les allées et aucune ne peut se dire voie du Christ si elle sort du tracé balisé par Lui.
Comment alors entendre cette division, d’ordre politique, entre cathos de gauche et cathos de droite ? De deux choses l’une, où l’un des deux courants (ou les deux) n’est pas catholique, où ils le sont tous les deux. Mais quoiqu’il en soit de la réponse, il y a un problème de langage. Clairement, qui ne respecte pas l’intégralité du message du Christ tel qu’il est enseigné par l’Eglise catholique ne peut se revendiquer catholique qu’il soit à droite ou à gauche. Mais un catholique, fidèle, peut se trouver dans l’allée de droite, du centre ou de gauche. Qu’est-ce à dire ? Premièrement qu’il reconnait l’intégralité de la voix, comme de la voie, du Christ et qu’il n’en délaisse aucune travée. Mais peut-être est-il plus sensible à telle allée plutôt qu’à telle autre. Jusque là rien de très original, nous retrouvons ces diverses demeures réparties aussi dans les congrégations qui mettent en avant plutôt tel charisme que tel autre. Mais, pour être pleinement d’Eglise et donc se revendiquer catholique, cela suppose de tenir compte de l’intégralité des données de la foi pour mettre en valeur le point qui, dans cette vision globale, nous tient plus particulièrement à cœur. Clairement dit, aucune des sensibilités, politiquement exprimée, ne peut rejeter un seul des principes non négociables. Œuvrer davantage pour l’un d’entre eux ne peut se comprendre que dans le lien étroit et nécessaire qui les unit tous. La question est donc : qu’ils soient de gauche ou de droites, les catholiques défendent-ils bien la totalité de l’héritage vivant du Christ ?