Le transhumanisme, la chute de l’empire humain – Tout à la fois fascinant et lourd de questionnements

Le transhumanisme, la chute de l’empire humain – Tout à la fois fascinant et lourd de questionnements

Si depuis quelques années, le transhumanisme est un mouvement de pensée plus ou moins connu, il devient aujourd’hui de grande actualité.

Le mouvement, en lui-même, fut officiellement fondé par deux philosophes, enseignant à l’université d’Oxford,Nick Bostrom et David Pearce, compte actuellement plusieurs milliers de membres essentiellement des universitaires et des scientifiques de tous horizons. Le transhumanisme pose comme principe directeur que l’espèce humaine n’a pas encore atteint son stade final. Il s’agit essentiellement des possibilités d’amélioration des performances humaines, tant physiques, psychiques que mentales et cela au-delà de ce que la médecine classique proposait jusqu’à présent.

L’évolution est une affaire lente, la récente découverte en juin 2017 des Homo sapiens âgés de 300.000 ans le confirme. Mais que se passe-t-il lorsque nous supprimons l’accélérateur et prenons le commandement de nos corps et cerveaux au lieu de le laisser à la nature ? Que se passe-t-il lorsque la biotechnologie et l’intelligence artificielle fusionnent, nous permettant de redéfinir notre espèce pour répondre à nos caprices et désirs ? Nous pouvons un jour devenir quelque chose de nouveau, un mélange novateur du biologique et de la technologie, de chair et de silicium.

L’humanisme, on connaît, les humanités également, mais le transhumanisme, on ne le connait moins voire pas du tout, sauf à fréquenter assidûment les réseaux de nouvelles technologies et de leurs applications.

 

Le transhumanisme, même s’il a une histoire déjà ancienne, n’a pas encore une définition fixe et incontestée et fait l’objet de multiples interprétations. Cependant, on pourrait dire que le transhumanisme est un concept et un mouvement à la fois scientifique, culturel, politique et idéologique qui prône l’amélioration des capacités humaines par l’appel à la science et à la technique. Reposant sur une triade : réparation/ transformation/ augmentation, la question de la limite est son fil rouge, jusqu’où peut-on aller quand la technique se mêle de modifier l’homme ? Les transhumanistes font appel au symbole H+, ce qui signifie être humain augmenté.

Parmi ses objectifs, il a celui d’améliorer l’homme, voire de préparer sa transformation grâce aux nouvelles technologies dites convergentes NBIC. Les nanotechnologies, la biologie, l’informatique et les sciences cognitives (intelligence artificielle et neurosciences) progressent et convergent, en ce sens que les découvertes dans un domaine servent aux recherches dans un autre. Cette synergie décuple la puissance de la recherche et permet des avancées spectaculaires. Une médecine de combat utilisant toutes les armes NBIC est déjà sur les rails. Derrière la convergence NBIC, une philosophie de transformation radicale de l’Humanité, le transhumanisme, rêve de changer l’homme. Et que penser de ces fameuses NBIC qui regroupent les sciences de l’infiniment petit, de la manipulation du vivant, de l’informatique et de l’intelligence artificielle, et qui franchissent à présent la frontière de nos corps.

Sans en avoir conscience, progressivement, nous devenons des « cyborgs » , des humains améliorés par la technologie. Lentilles de contact, appareils auditifs, prothèses de hanche, pacemakers… sont devenus monnaie courante. Cœurs artificiels, membres bioniques, implants cérébraux, ont également fait leur entrée sur le marché. Qui ne veut guérir ou améliorer ses performances quand cela est possible ? ʺL’acceptation par l’homme de ces technologies et son désir de les voir se développer sont frappantsʺ, signale le Dr Laurent Alexandre, chirurgien, spécialiste des NBIC et auteur de La Mort de la mort. Où trouver la frontière entre la prothèse qui procède à la réparation d’une déficience et l’hybridation entre humain et robot qui augmente les potentialités de l’individu ? La fusion quotidienne avec le virtuel ainsi que l’hybridation homme-machine se normalisent.

Nous abordons une ère nouvelle, où la technologie sera intégrée à la nature humaine. Une ère ou nous ne parviendrons plus à distinguer ce qui est humain et ce qui ne l’est pas. La fusion entre la machine et l’homme est inéluctable. Le processus est en marche et redéfinit déjà le sens même que nous donnons à humanité. Un futur où l’homme fusionnerait avec les machines, où il ne connaîtrait plus la maladie, la vieillesse, la mort, c’est ce qu’imaginent les transhumanistes.

– Bienvenue dans l’ère de l’Humain +

 

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