Benoît XVI nous rappelle le sens de l’Avent lors des premières vêpres
Synthèse de l’homélie du Saint-Père
Le 01 décembre – Eucharistie Sacrement de la Miséricorde – A 17 h samedi, en la basilique vaticane, Benoît XVI a présidé les vêpres du premier dimanche de l’Avent. “L’Avent – a dit le Pape dans son homélie – est, par excellence, une halte spirituelle d’espérance au cours de laquelle l’Église entière est appelée à devenir espérance pour elle et pour le monde. Tout le peuple de Dieu se met en marche attiré par ce mystère; notre Dieu est le Dieu qui vient et nous appelle à venir à sa rencontre surtout dans cette forme universelle d’espérance et d’attente qu’est la prière”. Puis il a rappelé que l’expression la plus haute de la prière était constituée par les psaumes. Après avoir cité le psaume 141:Seigneur, je crie vers toi, viens à mon aide, le Saint-Père a ajouté: “C’est le cri d’une personne qui se sent en grand danger, mais c’est aussi le cri de l’Église au milieu des nombreux pièges qui l’entourent et qui menacent sa sainteté, cette intégrité irréprochable dont parle l’apôtre Paul et qui doit, au contraire, être conservée pour la venue du Seigneur. Dans cette invocation, résonne aussi le cri de tous les justes, de tous ceux qui veulent résister au mal, aux séductions d’un bien inique et de plaisirs qui offensent la dignité humaine et la condition des pauvres. Au début de l’Avent, la liturgie de l’Avent pousse à nouveau ce cri et l’élève vers Dieu comme l’encens symbole de la prière et des cœurs tournés vers Dieu”.
“Dans le cri du Corps mystique – a poursuivi Benoît XVI – nous reconnaissons la voix du chef, du Fils de Dieu qui a pris sur lui nos souffrances et nos tentations pour nous donner la grâce de sa victoire. L’Église revit chaque fois la grâce de cette compassion, de cette venue du Fils de Dieu, dans l’angoisse humaine jusqu’à en toucher le fond. Le cri d’espérance de l’Avent exprime alors, depuis le début et de façon plus forte, toute la gravité de notre état, notre extrême besoin de salut. Nous attendons le Seigneur non comme une belle décoration pour le monde qui est déjà sauvé, mais comme voie unique de libération d’un danger mortel”. Après avoir fait de nouveau référence aux psaumes 141 et 142 de la liturgie du jour, il a souligné qu’ils “nous protègent en quelque sorte de toute tentation d’évasion et de fuite de le réalité. Ils nous préservent d’une fausse espérance qui voudrait peut-être entrer dans l’Avent et aller vers Noël en oubliant l’aspect dramatique de notre existence personnelle et collective. En effet, une espérance confiante et non trompeuse – a-t-il conclu – ne peut être qu’une espérance pascale, comme nous le rappelle le Cantique de l’Épître aux Philippiens qui loue le Christ fait chair, crucifié, ressuscité et Seigneur universel”.
Texte intégral de l’homélie du Saint Père ► Français – Italien
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AVANT ou AVENT ?
Nous avons tous connu, enfants, la difficulté d’écrire le son « en » avec un e ou avec un a et peut-être encore maintenant sommes-nous saisis d’un léger doute : en ou an ? Avent ou Avant ? Libérons-nous un instant des contraintes orthographiques et voyons quels bénéfices retirer d’un temps liturgique que l’on nommerait « l’Avant ». L’Avant, c’est bien sûr ce qui nous assure de l’après. Si l’on peut dire « avant », c’est toujours après coup, après l’événement. Soit parce que celui-ci s’est déjà produit et se répète, soit parce qu’on s’est assis au bord du chemin et que l’on regarde en arrière. Ainsi l’«Avant» attire vers le passé. Avant que les enfants ne soient partis, avant que je te connaisse, avant que Jésus ne soit sur la croix… «Avant» nous entraîne dans un lieu où tout est encore possible, indéterminé, là où nous aimerions pouvoir changer les choses, recommencer, faire d’autres choix. Peut-être est-ce la raison pour laquelle « l’avant » de la fête est mis en valeur. Les injonctions commerciales y sont pour beaucoup. Il faut préparer longtemps avant et parfois coûteusement sous peine de ne pas réussir la fête. Un avant-Noël est rempli de l’histoire biblique des peuples qui ont longtemps marché, des prophètes qui contre vents et marées ont appelé à la conversion du cœur.
Pourtant, nous n’en sommes plus là. Il n’y a plus, pour les chrétiens, de retour en arrière possible : « depuis le jour du sang versé nous savons bien que tout est grâce » (D. Rimaud). L’avant n’existe que sous forme de mémoire. Noël comme mémoire de la venue du Seigneur nous oblige à passer de l’avant à Y Avent, à choisir de renoncer au « an ». L’avant prend le deuil et si nous voulons vivre avec le Seigneur de la crèche et le Fils de Dieu au Jourdain, il faut entendre « advenir » dans l’Avent. L’Avent signifie la venue, l’avènement du Seigneur. Il vient vers les hommes. Lui, le Dieu invisible s’adresse aux hommes comme à des amis et les invite à partager sa vie divine. Ce mystère s’accomplit dans le Christ (Dei Verbum, Constitution conciliaire sur la Révélation divine, n° 2). Dès lors, la question n’est plus de préparer sa venue mais d’en vivre. Car il y a là une question de vie. L’Avent désigne l’invitation que Dieu fait aux hommes de partager sa vie. Il y a véritablement partage, échange, puisque le Christ qui prend corps de la Vierge Marie s’est fait homme (Credo) pour que nous soyons rendus participants à sa nature divine. L’Avent rend compte du désir de Dieu de se communiquer, de nous faire partager sa vie. L’Avent est la promesse que nos vies d’hommes et de femmes, quels que soient leurs « avants », sont dignes de partager la vie de Dieu.
Source E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde – (E.S.M.) 01.12.2008 – T/Benoît XVI –
T/Avent