À l’occasion de la 71è session de la Commission sur le statut des femmes à l’ONU, l’observateur permanent du Saint-Siège Mgr Bernardito Auza a appelé la communauté internationale à «protéger et réaffirmer avec force la dignité de la femme au travail». La Commission des Nations-Unies à New-York se penche jusqu’au 24 mars sur le thème du travail des femmes dans un monde qui change.
Mgr Auza est parti du constat d’une précarité de plus en plus grande du travail des femmes, qui sont mises de côté, «oubliées des promotions», «victimes de rétributions différentes de celles d’hommes pour un même emploi», ou «discriminées dans la possibilité de monter dans la hiérarchie simplement à cause de la perspective de congé de maternité ou de congé pour prendre soin de leurs enfants, leurs proches malades ou âgés». Or, insiste le prélat à l’ONU, «prendre soin des autres» est justement une «prédilection et un don». Et «même si le travail non rémunéré des femmes n’est pas officiellement reconnu dans l’économie formelle», il «contribue non seulement au développement économique de chaque pays, mais soutient également les piliers fondamentaux qui régissent une société et une nation». Il appelle donc «gouvernements et employeurs privés » à trouver les moyens d’éviter que les femmes se sentent obligées « de sacrifier leurs capacités maternelles».
C’est le respect de la dignité des femmes qui est en question. Pour l’observateur du Saint-Siège, concéder des congés aux femmes pour le soin de leurs familles seraient une réponse efficace à cette problématique. Une solution qui devra être accompagnée de politiques sociales, notamment à destination des mères au foyer, des filles-mères et des femmes les plus vulnérables.
Le prélat en appelle à la responsabilité de l’homme. S’appuyant sur l’exhortation apostolique Amoris laetitia, il rappelle les propos du Pape François. Dans une époque où les femmes sont de plus en plus engagées dans des activités professionnelles, «il est possible, par exemple, que la façon d’être un mari pourrait s’adapter avec souplesse aux conditions de travail de l’épouse. Prendre en charge des tâches domestiques ou des aspects de l’éducation des enfants ne le rend pas moins homme, ne signifie pas un échec, une faiblesse ou une honte. Nous devons aider les enfants à accepter comme normal ces «échanges» sains, qui n’enlèvent rien à la dignité du père».
Lu sur Radio Vatican