Intervenant au Vatican à l’occasion de la conférence de la Fondation Centesimus Annus – Pro Pontifice sur « les nouvelles politiques et les styles de vie dans l’ère digitale », le Patriarche de Constantinople s’est arrêté sur les problèmes actuels dans le champ de l’économie et de l’écologie, de la science et de la technologie, de la société et de la politique.
Intervenant une heure avant le Pape François, qu’il avait rencontré en audience privée en début de matinée, le Patriarche Bartholomée s’est alarmé de «l’immense crise de solidarité» en acte face aux problèmes économiques et sociaux qui frappent directement «l’existence» et «la dignité» des êtres humains. Il a mis en valeur la nécessité d’un «agenda chrétien commun pour le bien commun», dans le cadre de la session présidée par le cardinal-Secrétaire d’État Pietro Parolin.
Bartholomée 1er a exprimé la conviction que «personne ne peut affronter seul» les problèmes d’aujourd’hui dans le domaine de l’économie et de l’écologie, de la science et de la technologie. «Nous avons besoin l’un de l’autre», et donc «d’un agenda commun, une mobilisation commune, d’efforts communs et d’objectifs communs». «La contribution de nos Églises» catholique et orthodoxe demeure cruciale, a-t-il expliqué, parce qu’elles ont «conservé des valeurs élevées, un précieux patrimoine spirituel et moral, et une profonde connaissance anthropologique».
La valeur sociale de l’Évangile
Le Patriarche de Constantinople a remercié la Fondation pour «sa détermination à promouvoir la doctrine sociale de l’Église catholique», selon les enseignements de saint Jean-Paul II. Les Églises, en promouvant «le contenu social de l’Évangile» résistent aux injustices et à tous les pouvoirs qui «minent la cohésion sociale».
À propos du rapide progrès de la science et de la technologie, le Patriarche a observé que la technologie n’est plus «au service de l’homme», mais qu’elle devient au contraire «sa principale force motrice, qui demande une complète obéissance, au point d’imposer ses propres principes sur tous les aspects de la vie», en finissant par entraver l’autonomie de décision et d’action des personnes.
Dans le contexte du 70e anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948, Bartholomée a enfin exhorté à dépasser «l’individualisme contemporain» pour construire une «communauté de personnes», selon la communion de l’Église, dans laquelle «l’esprit et le cœur, la foi et la connaissance, la liberté et l’amour, l’individu et la société, l’être humain et l’ensemble de la création sont réconciliés».
En marge de son intervention, le Patriarche Bartholomée a fait part de sa grande joie d’avoir pu rencontrer hier le Pape émérite Benoît XVI.
Source: Vatican News – Cyprien Viet