Au cours de sa messe matinale à Sainte-Marthe, François a rappelé lundi 5 juin les « risques » pris par Pie XII pour que les juifs soient cachés dans les couvents pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le pape François a pris, lundi matin 5 juin, la défense de son prédécesseur Pie XII, rappelant les « risques » que celui-ci avait pris pour cacher les juifs persécutés à Rome pendant la Seconde Guerre mondiale.
Prêchant, au cours de sa messe matinale dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, sur les œuvres de miséricorde, François a rappelé qu’« une œuvre de miséricorde, ce n’est pas faire une chose pour décharger sa conscience » mais « aussi compatir à la douleur d’autrui ».
« Ceux qui ont pris des risques, en commençant par Pie XII »
« Partager et compatir, cela va ensemble », a expliqué le pape, « mais aussi risquer », a-t-il ajouté. « Et plusieurs fois, on prend des risques, a alors ajouté le pape. Pensons, ici, à Rome, au milieu de la Guerre, ceux qui ont pris des risques, en commençant par Pie XII, pour cacher les juifs, pour qu’ils ne soient pas tués, qu’ils ne soient pas déportés. Ils ont risqué leur peau. Ce fut une œuvre de miséricorde que de sauver la vie de ces gens ! »
Le procès en béatification de Pie XII, dont les vertus héroïques ont été reconnues en décembre 2009, est pour l’instant à l’arrêt, dans l’attente de la reconnaissance d’un miracle à son intercession, mais aussi à cause des conséquences politiques d’une éventuelle béatification, notamment en ce qui concerne les relations avec le judaïsme.
Message de Noël 1942
Le rôle du pape Pacelli pendant la Seconde Guerre mondiale reste en effet controversé, beaucoup d’historiens estimant qu’il aurait dû condamner plus fermement la Shoah, ce qu’il n’aurait pas fait par prudence diplomatique et pour ne pas mettre en péril les catholiques dans l’Europe occupée.
D’autres rappellent au contraire son message de Noël 1942 où il évoquait les «centaines de milliers de personnes, qui, sans aucune faute de leur part, et parfois pour le seul fait de leur nationalité ou de leur race, ont été vouées à la mort ou à une extermination progressive », bien compris à l’époque, y compris par les nazis, comme une condamnation de la persécution contre les juifs.
> DOCUMENT : Message de Noël de Pie XII du 24 décembre 1942
En outre, à Rome, beaucoup se souviennent aussi des instructions données pour que les couvents et institutions religieuses accueillent les juifs persécutés en Italie.
> DOCUMENT : Pie XII et les juifs