Le pape François a écrit au président syrien Bachar el-Assad. Cette lettre a été remise le lundi 22 juillet 2019 par le cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral. Dans cette lettre, le pape exprime sa « profonde préoccupation » pour la situation humanitaire de la Syrie. En effet, à Damas, le cardinal Turkson, accompagné du nonce apostolique à Damas, a rencontré le président syrien. Le pape s’inquiète notamment de la situation d’Idlib, la dernière zone aux mains des rebelles et de groupes islamistes, située dans le nord du pays.
C’est dans cette zone de conflit que se concentrent les combats entre l’armée syrienne et les insurgés. Plus généralement, c’est un espace où se confrontent également les différentes influences de la région. D’un côté, les turcs et, dans une moindre mesure, les occidentaux; de l’autre, la Russie et l’Iran, en soutien de l’État syrien. Le pape François fait surtout part de sa préoccupation concernant la protection des civils, qui sont en nombre dans cette poche. Ce n’est pas une intervention destinée à mettre en cause le régime syrien, même si le pape aborde la question des prisonniers politiques et aspire, selon les mots du cardinal Parolin, à « une solution politique viable pour mettre fin au conflit, en surmontant les intérêts partisans. » Il n’oublie pas que le conflit suppose, pour être surmonté, un dialogue entre les syriens. Le Saint-Siège redoute que la fin probable du conflit ne débouche sur un afflux de réfugiés, ce qui pourrait à nouveau déstabiliser une région où l’équilibre reste encore fragile.
Sur le site de Vatican News, le cardinal Parolin a répondu à certaines questions; il s’exprime notamment sur le contenu de cette lettre:
Que demande le Pape au président Assad dans la lettre qui a été remise ?
Le Pape François renouvelle son appel pour que la vie des civils soit protégée, et pour que les principales infrastructures soient protégées, comme les écoles, les hôpitaux et les structures sanitaires. Vraiment, ce qui est en train d’arriver est inhumain et ne peut pas être accepté. Le Saint-Père demande au président de faire tout ce qui est possible pour arrêter cette catastrophe humanitaire, pour la sauvegarde des populations sans défense, en particulier des plus faibles, dans le respect du droit humanitaire international.