Le Pape a reçu mardi dernier le Grand Imam d’Al Azhar, dans le cadre d’un entretien privé à la Maison Sainte-Marthe.
Pour l’heure, rien n’a filtré de cette entrevue…
Cette université islamique est décriée, notamment par le père Henri Boulad, jésuite égyptien de rite melkite.
Il avait critiqué l’université d’Al Azhar dans ces termes :
J’accuse l’Azhar, censé incarner l’islam modéré, de nourrir un esprit de fanatisme, d’intolérance et de haine chez des millions d’étudiants et d’imams venant du monde entier se former auprès de ses institutions. Il devient ainsi une des sources principales de terrorisme dans le monde.
J’accuse l’Azhar pour son refus systématique de réformer ses programmes et ses manuels scolaires et universitaires. Malgré les demandes réitérées du Président égyptien al-Sissi d’en supprimer tous les textes incitant à la haine, à la violence et à la discrimination, rien n’a encore été entrepris.
J’accuse l’Azhar pour son refus de condamner l’État islamique/Daesh et l’islamisme salafiste/wahhabite, preuve d’une véritable proximité avec le terrorisme.
J’accuse le grand imam d’el-Azhar, le cheikh Ahmed el-Tayeb, malgré plusieurs années d’études à Paris et une thèse de doctorat soutenue à la Sorbonne, de persister à s’en tenir au courant obscurantiste et moyenâgeux. Alors qu’on attendait de sa part la promotion d’une pensée innovante dans cette vénérable institution, il a au contraire rétabli les textes incitant à la violence et à l’intolérance dans les manuels scolaires et universitaires des institutions d’el-Azhar, pourtant écartés par son prédécesseur le cheikh Mohammed Tantaoui.
J’accuse l’Azhar de ne pas faire appel aux « nouveaux penseurs musulmans » d’Orient et d’Occident afin d’amorcer avec eux une réforme en profondeur de l’islam.