Le pape entre miséricorde et abus d’autorité ?

Le pape entre miséricorde et abus d’autorité ?

Depuis plusieurs semaines nous remontent de Rome des informations contradictoires et troublantes que nous pourrions résumer ainsi : la Curie et le gouvernement du Vatican sont en pleine tourmente. Fort de cela nous avons lancé une neuvaine de semaines pour le pape et la Curie.

L’affaire de Malte, la réforme de la Curie, les questions doctrinales, le style du pape François, l’anxiété des employés du Vatican, les positions politiques du Souverain pontife sont autant de sujets de tension qui crispent l’Eglise et, n’édulcorons pas les mots, la divise.

Alors que pour son anniversaire, le pape émérite remerciait la bonté de son successeur, alors que le pape François est encensé par les médias pour son attention aux plus démunis et son engagement pour les migrants, alors qu’il a prêché toute l’année dernière sur la miséricorde, d’autres voix s’élèvent pour pointer du doigt son autoritarisme, allant jusqu’à parler de purges.

Les jeunes générations, habitués à la fidélité alliant piété filiale et admiration envers le pape, sont parmi les plus troublés. Les prêtres et fidèles les plus “légitimistes” n’osent plus s’exprimer craignant la simple idée qu’être “dérangé” par le pape soit en soi une excommunication.

Pourtant, il faut le dire, le pape François ne fait pas que bousculer des veilles habitudes poussiéreuses, il met mal à l’aise et perturbe la foi même des plus convaincus.

Une omerta règne dans l’Eglise peu habituée à remettre en cause un pontife, même si pourtant l’infaillibilité est bien circonscrite à des points précis. Une Omerta renforcée par la peur d’être mis sur la touche pour les membres de la hiérarchie. S’il est délicat de prendre position sans ajouter au malaise n’est-il pas aussi coupable de garder le silence ?

Quoiqu’il sorte des murs épais du Vatican, écho excédé, ragots jaloux, médisance démoniaque, il est un fait indéniable, les fidèles du haut en bas de la hiérarchie sont troublés et ce seul fait appelle, selon les mots même du Christ, à la vérité qui libère.

Dans une tribune de janvier 2017, Laurent Dandrieu résume cette tension intra-ecclésiale que le démon attise précisément par la piété filiale, laquelle plaque un couvercle malsain sur la marmite en ébullition.

L’Eglise éprouvée à besoin d’apaisement.

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