Le Pape donne 100 000 euros à la Caritas grecque pour les migrants

Le Pape donne 100 000 euros à la Caritas grecque pour les migrants

Le cardinal Konrad Krajewski, aumônier apostolique du Souverain Pontife, est en visite sur l’île de Lesbos jusqu’à ce vendredi. Trois ans après sa venue sur place, le Pape reste solidaire des migrants et réfugiés.

Giada Aquilino / Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

Le cardinal Krajewski est arrivé ce mercredi 8 mai sur l’île grecque de Lesbos, accompagné de Mgr Sevastianos Rossolatos, archevêque d’Athènes, et de Mgr Jean-Claude Hollerich, président de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE), qui souhaite ainsi exprimer la solidarité de toute les communautés catholiques européennes. La visite est organisée par la communauté Sant’Egidio et la section “migrants et réfugiés” du Dicastère pour le service du développement humain intégral.

Les prélats ont déjà visité le centre récréatif “Team Humanity”, capable d’accueillir 500 à 800 enfants et financé grâce à des donations privés. Le cardinal Krajewski y a laissé une contribution du Saint-Père, afin de financer la construction d’une aire de jeux couverte. Une autre donation, d’une valeur de 100 000 euros, a été faite à la Caritas Hellas – antenne grecque de la Caritas Internationalis -, pour la soutenir dans ses œuvres d’accueil des réfugiés et demandeurs d’asile.

La compassion du Pape François
Au cours de leur visite, les prélats se rendront dans plusieurs camps et au “hot spot” de Moria, où les arrivants sont identifiés et enregistrés. Ils rencontreront aussi des habitants de l’île et des mouvements impliqués auprès des migrants.

«Nous sommes envoyés par le Pape parce que l’Europe a un peu oublié qu’il y a tant de camps», a expliqué Mgr Krajewski au micro de Vatican News après avoir rencontré plusieurs personnes migrantes, souvent éprouvées par les conditions de vie dans ces camps. «Sauver les gens» qui s’y trouvent doit rester une priorité selon lui, car il s’agit de personnes qui «attendent un futur, marqué par l’espérance». Le don du Pape François «veut surtout être pour ces gens-là un pont vers une vie meilleure, la “terre promise”», a-t-il poursuivi. «Ici nous voyons tellement d’enfants, de femmes enceintes, qui attendent depuis des mois que l’Europe ouvre ses portes, parce qu’ici il n’y a pour eux aucun espoir. Le Souverain Pontife est parti d’ici il y a trois ans, mais il est resté, il n’est jamais sorti de ces camps de réfugiés», a assuré son aumônier apostolique, pour signifier la constante compassion du Saint-Père envers les migrants.

Une catastrophe humanitaire difficile à résoudre
Le Pape François s’était rendu sur l’île de Lesbos le 16 avril 2016, accompagné par le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée Ier et l’archevêque d’Athènes et de toute la Grèce Jérôme II. «Vous n’êtes pas seuls», avait-il déclaré aux personnes rencontrées à cette occasion, s’inquiétant cependant de la «catastrophe humanitaire la plus grande après la Seconde Guerre mondiale», frappant «tant de gens qui souffrent, qui ne savent pas où aller, qui ont dû fuir». Il avait aussi qualifié la mer Méditerranée de «cimetière», en raison du grands nombre de migrants qui y meurent en tentant de rejoindre le sol européen. Un geste fort fut réalisé lors de cette visite, lorsque le Pape regagna Rome avec douze réfugiés syriens à bord de son avion.

Même si le nombre d’arrivées a diminué, trois années plus tard, la situation de l’île de Lesbos reste préoccupante. Dans le seul camp de Moria, 7000 migrants étaient accueillis début avril, venant principalement d’Afghanistan, d’Irak, d’Iran, de Syrie et d’Afrique du Nord. Depuis 2017, le mécanisme de solidarité permettant de relocaliser des demandeurs d’asile dans d’autres pays européens est arrêté. Lesbos, qui compte 87 000 habitants, passe désormais pour une «salle d’attente» saturée plutôt que pour une porte d’entrée vers l’Europe, analyse le quotidien La Croix. Malgré les moyens mis en œuvre par l’Union européenne pour aider les autorités locales (financements, agents spécialisés), les habitants perdent patience. Les prochaines élections européennes, à la fin de ce mois de mai, seront sans doute pour eux une occasion d’exprimer leurs attentes.

 

Source Vatican News

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