Le pape a adressé un message au patriache de Constantinople Bartholomée Ier
Pour ne pas « condamner les générations futures à une maison commune laissée en ruines », le pape François appelle à s’attaquer « aux racines spirituelles de la crise écologique ». C’est ce que l’on peut lire dans un message au patriarche de Constantinople Bartholomée Ier, à l’occasion du symposium international «Vers une Attique plus verte: préserver la planète et protéger ses habitants », organisé du 5 au 8 juin 2018 à Athènes et dans les Iles Saroniques.
Dans son message en anglais daté du 28 mai, rapporté par L’Osservatore Romano, le pape exprime sa « profonde appréciation pour cette noble initiative ». Il assure de son « souvenir vif » de la visite réalisée avec le patriarche orthodoxe sur l’île grecque de Lesbos, le 16 avril 2016, « pour y exprimer une commune préoccupation » au sujet des migrants et des réfugiés. Il confie que tout en étant alors « charmé par le décor du ciel bleu et de la mer », il avait été traversé par « la pensée qu’une mer si belle était devenue la tombe d’hommes, de femmes et d’enfants, qui en grande partie avaient seulement cherché à fuir les conditions inhumaines de leurs terres natales ».
Le pape François salue « la générosité du peuple grec, si richement imprégné de valeurs humaines et chrétiennes, et ses efforts, malgré les effets de la crise économique, pour réconforter ceux qui, privés de tous les biens matériels, avaient rejoint leurs côtes ».
« Ce ne sont pas seulement les maisons des personnes vulnérables dans le monde qui s’écroulent comme l’on peut le voir dans l’exode croissant des migrants climatiques et des réfugiés environnementaux au niveau mondial », fait observer le pape : « nous sommes probablement en train de condamner les générations futures à une maison commune laissée en ruines ».
Au fil de son message, il invite à se « poser avec honnêteté » la question du type de monde « que nous désirons transmettre » à ceux « qui viendront après nous », en faisant « un sérieux examen de conscience sur la protection de la planète confiée à nos soins ».
Du reste, souligne le pape François, « la crise écologique qui touche désormais l’humanité est, au final, enracinée dans le cœur humain qui aspire à contrôler et à exploiter les ressources illimitées de notre planète, alors qu’elle ignore les membres vulnérables de la famille humaine… Nous ne pouvons pas ignorer le mal diffus et envahissant de la situation actuelle ».
« Le soin de la création, vu comme don partagé et non comme possession privée, comporte toujours la reconnaissance et le respect des droits de toute personne et de tout peuple », rappelle le pape.
Et si « le devoir de prendre soin de la création défie toutes les personnes de bonne volonté », il demande surtout « aux chrétiens de reconnaître les racines spirituelles de la crise écologique et de coopérer à donner une réponse univoque ». C’est pourquoi la journée mondiale de prière pour la création constitue « un pas dans cette direction, car il démontre notre préoccupation commune et notre aspiration à travailler ensemble pour affronter cette question délicate ».
En conclusion, le pape François redit sa « ferme intention que l’Eglise catholique continue à avancer avec le Patriarcat œcuménique le long de ce chemin », dans « l’espérance que catholiques et orthodoxes travaillent activement pour le soin de la création et pour un développement durable et intégral ».