Le mal n’existe pas.

Le mal n’existe pas.

Curieuse affirmation qui pourtant permet de voir les choses avec plus de réalisme. Essayez de définir le mal sans une formule négative. C’est impossible pour la raison simple que le mal est la destruction du bien. Nous ne trouvons pas la cécité se promener dans la rue, mais un être privé de la vue. Aussi, les conséquences du mal sont bien réelles, mais le mal, lui, est l’absence d’être, c’est pour cela que le mal n’existe pas. Cela dit, un homme qui n’a pas d’aile n’est pas un mal bien que ce soit du non être. Car si le mal n’existe pas, il est plus  précisément, la privation d’un bien auquel on a droit. Ainsi, un homme sans aile n’est pas un mal. En revanche, qu’un homme soit privé de la vue est un mal. C’est bien la privation qui est un mal et non la personne affectée par cette privation. L’homme reste un bien. Même diminuée, sa dignité d’homme est intacte, il ne devient pas une sous classe. Il faut distinguer deux types de mal. Le mal ontologique prive l’être de ce qui lui est dû. Il affecte l’intégrité (et non la dignité). Le mal opératif lui est l’action qui résulte d’un acte posé, comme blesser. Mais, c’est un être (donc quelque chose de réel et de bon) qui pose un acte causant une privation, c’est-à-dire le mal. Le mal n’agit pas puisqu’il n’existe pas, mais ce sont des êtres réels qui, consciemment ou non, posent des actes destructeurs. Nous sommes causes de multiples façons de cette forme de mal et inversement, nous avons en nous diverses privations de notre bien. Certaines sont irrémédiables, d’autres non.

Ajoutons que le Mal, autre non du Diable, lui existe bel et “bien”.

 

Pour aller plus loin, Connais-toi toi-même, les fondements de l’anthropologie chrétienne, Cyril Brun

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