« 65% de notre population sont constitués de jeunes. Malheureusement, la majorité d’entre eux sont au chômage et par suite fortement exposés au trafic d’êtres humains, à la drogue, à la violence et aux migrations forcées » a dénoncé Mgr Ignatius Ayau Kaigama, Archevêque de Jos et Président de la Conférence épiscopale régionale d’Afrique occidentale (CERAO) dans le Message qu’il a adressé au Président pro tempore de la Communauté économique des Etats d’Afrique occidentale (CEDEAO), Ellen Johnson Sirleaf, Président du Liberia.
Au terme de la réunion de leur Comité permanent, qui a eu lieu à la fin mars à Assinie, en Côte-d’Ivoire, les évêques du Bénin, du Burkina Faso, du Cap Vert, de Côte-d’Ivoire, de Gambie, du Ghana, de Guinée Bissau, de Guinée, du Liberia, du Mali, de Mauritanie, du Nigeria, de Sierra Leone, du Sénégal et du Togo, ont ainsi voulu solliciter les Chefs d’Etat et de gouvernement de leurs pays afin qu’ils affrontent les situations d’urgence ayant émergé au cours des travaux de leur assemblée.
Le fort taux de chômage des jeunes constitue la préoccupation majeure dans la mesure où ce phénomène pousse les jeunes à devenir « des proies faciles de chefs de guérilla et de criminels politiques qui peuvent les recruter pour commettre des crimes violents et des actes de terrorisme ».
La menace à la sécurité régionale représentée par les bergers armés est un autre thème cité par les évêques. « Les bergers, souvent dotés d’armes dangereuses, sont associés à des viols, des homicides, des destructions de fermes, des enlèvements et des conflits » affirme le document.
L’Eglise réaffirme à cette occasion sa volonté de collaborer avec les gouvernements de la région afin de promouvoir la paix et le développement, une collaboration qui sera renforcée au travers de la création à Abuja, capitale du Nigeria, d’un bureau de liaison entre la CERAO et la CEDEAO. Mgr Kaigama demande par ailleurs au Chef de l’Etat libérien de faciliter l’adoption d’un protocole d’accord entre les deux organismes régionaux.