Le Saint-Père, en inaugurant l’année de la miséricorde l’an dernier avait souhaité consacrer un vendredi par mois pour aller aux périphéries.
Après l’ouverture de la Porte Sainte dans un centre de la Caritas en décembre, le Pape a visité en janvier une maison de repos pour personnes âgées et un centre pour malades en état végétatif, en février une communauté pour toxicomanes à Castel Gandolfo ; en mars, le Jeudi Saint, un centre d’accueil pour réfugiés à Castelnuovo di Porto et en avril, les migrants de l’île de Lesbos, en Grèce ; et en mai, une communauté de l’Arche, accueillant des personnes souffrant de handicap mental, à Ciampino ; en juin, deux communautés de prêtres âgés et malades.En juillet, au cours de son voyage en Pologne, le Pape a accompli son “vendredi de la Miséricorde” avec la prière silencieuse à Auschwitz-Birkenau, la visite aux enfants malades à l’hôpital pédiatrique de Cracovie, et la Via Crucis avec les participants aux JMJ, en présence des jeunes irakiens et syriens provenant de différentes zones de guerre.En août, le Saint-Père s’est rendu dans une structure romaines de la Communauté Jean XXIII, qui accueille des femmes libérées de l’esclavage et du racket de la prostitution, et en septembre, il a visité un centre de néonatologie et un hôpital pour malades en phase terminale, à Rome. Enfin, en octobre, le Pape s’est rendu dans un “Village SOS”, un centre qui accueille des enfants en situation de difficultés personnelle, familiale et sociale. source
Le pape François a donc choisi de conclure ces vendredis de la miséricorde en allant dans l’appartement d’un prêtre ayant quitté le sacerdoce. Le communiqué reste discret quant à la situation canonique de chacun des 7 “anciens prêtres” présents lors de la rencontre.
Si on parle beaucoup des “divorcés remariés”, on parle moins de ces prêtres qui ont quitté le ministère actif pour des raisons très diverses que l’article de Radio Vatican présente comme douloureuses. S’il est incontestable que les conditions d’exercice du ministère sont aujourd’hui ravageuses pour les vocations, il ne faut pas oublier également les erreurs de discernement de plus en plus fréquentes ou plus prosaïquement les tentations diverses qui n’ont jamais épargné les prêtres à aucune époque. L’article aurait gagné en justesse à signaler l’existence d’autres situations que celle que nous pourrions qualifier de “burn out” et qui posent bel et bien la responsabilité des évêques et des presbyteriums diocésains dans le soutien et l’attention aux prêtres les plus fragiles.
L’article ne mentionne pas non plus les différents cas de figures. Entre le prêtre “défroqué” qui est parti sans régulariser sa situation canonique, celui qui est réduit à l’état laïc et se marie, celui qui n’est que relevé de l’exercice du ministère actif, les situations sont diverses et la réalité, au regard de la vie familiale ultérieure, n’est pas du tout la même. Du reste cela pose la question du sacerdoce qu’on ne peut quitter en raison du caractère sacerdotal aussi intangible que la sacrement du mariage ou du baptême, comme de tout sacrement. Il s’agit bien d’un prêtre n’exerçant plus le ministère et étant relevé de l’exercice et des pouvoirs. A moins d’un vice dans l’ordination qui aurait alors été factice, le prêtre demeure prêtre pour l’éternité.
C’est donc une périphérie particulière aux contours variés qui peut traduire deux attitudes de fond. L’une de rejet de l’Eglise par le prêtre et l’autre de rejet des membres de l’Eglise.
C’est ce qu’a voulu souligner le Saint-Père qui a beaucoup écouté les témoignages des uns et des autres, sans réagir officiellement.