Jean-Frédéric Poisson, candidat découvert lors du débat de la Primaire, subit actuellement les foudres de la “droite ligne du système en place”, pour avoir employé l’expression “lobby sioniste”.
Décidément, il n’est plus possible de s’exprimer en France. Le sionisme existe, c’est un mouvement historique et son influence comme acteur politique est mondialement connue depuis des lustres. Sans un tel lobby, Israël n’aurait pas vu le jour en 1947.
Refuser d’être sous la coupe d’un lobby est-il illégal, répréhensible ? Refuser l’influence politique et idéologique exercée par un certain courant de pensée juif n’est pas refuser ou rejeter les juifs, comme peuple, ni les sémites comme “race” (puisque c’est bien le reproche de l’antisémitisme employons les mots exacts). Mais l’occasion était trop belle pour les candidats officiels des Républicains de déstabiliser celui qui les a bousculé lors du débat.
Bousculés parce qu’il n’est pas apparu comme le petit de service qu’on rejette d’un revers de main. Bousculés parce qu’il a fait de la politique (qu’on soit d’accord ou non avec ses propos) et non de la gestion à la petite semaine comme Nicolas Sarkozy en a imposé le style depuis son programme de premier ministre de 2017, en lieu et place d’un programme de stature présidentielle.
Or, surprise, les Français ont réappris qu’ils aimaient la politique quand on fait de la politique. La victoire de Monsieur Poisson n’est pas dans les thèses qu’il défend, mais dans cette capacité à avoir redonné le goût de la politique aux Français qui la croyaient reléguée aux oubliettes de l’Histoire.
Or tel est bien le problème, non seulement les politiques ne savent plus faire de la politique, mais surtout si jamais ils venaient à en faire, que feraient aujourd’hui les journalistes qui se sont arrogés le monopole de l’expression publique ?
L’amalgame dans lequel est enfermé Jean-Frédéric Poisson n’est autre que la mise en oeuvre “automatique” des systèmes de défense du régime politico-médiatique qui s’essouffle chaque jour davantage.