Le 1er décembre, demain, la liberté d’expression sera supprimée en France. Pas pour tous les sujets, je vous rassure. Ils vont commencer par un seul : le droit d’expression sur l’avortement.
Demain, sera probablement voté à l’Assemblée nationale, le « délit d’entrave numérique à l’IVG».
En gros, les sites internet d’information sur l’avortement, autres que ceux du ministre de la famille, Laurence Rossignol, seront purement et simplement interdits.
Dans une lettre au Président de la République rendue publique le 28 novembre, Monseigneur Pontier, Président de la Conférence des Evêques de France, s’est ému de «la dictature d’une vision totalitaire sur l’avortement» (pour reprendre les mots de monseigneur Vingt-Trois) et a écrit ceci:
«Cette proposition de loi met en cause les fondements de nos libertés et tout particulièrement de la liberté d’expression qui ne peut être à plusieurs vitesses selon les sujets».
L’archevêque de Marseille, connu pour sa pondération, critique une proposition de loi qui porte «une atteinte très grave aux principes de la démocratie».
A l’heure où je vous écris, nous savons trois choses :
– Le groupe PS à l’Assemblée Nationale votera pour la suppression de la liberté d’expression sur l’IVG (pour commencer),
– L’UDI votera également la suppression de la liberté d’expression sur l’IVG (pour commencer),
– Le groupe LR, semble-t-il, votera contre la suppression de la liberté d’expression sur l’IVG.
Alors, toutes proportions gardées, je ne peux m’empêcher de penser à Martin Niemöller, pasteur et théologien luthérien allemand, libéré du camp de Sachsenhausen après la chute du régime nazi en 1945.
Il disait ceci aux gens qui ne se sentaient pas concernés :
« Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas communiste. Quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas Juif. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas syndicaliste. Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n’ai pas protesté parce que je ne suis pas catholique. Et lorsqu’ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester. »
La liberté d’expression, comme le dit si bien monseigneur Pontier « ne peut être à plusieurs vitesses selon les sujets ».
Alors, que vous vous sentiez concerné ou pas, signez la pétition pour préserver la démocratie française.
Merci pour votre soutien,
Stéphane Duté et toute l’équipe de CitizenGO
Ajoutons que contacté par des électeurs, François Fillon n’a pas répondu à la question sur le sujet.