Le dimanche 27 mai 2018, Mgr Michel Aupetit a inauguré la chapelle de la Sainte Enfance à Notre-Dame de Paris et béni deux toiles, commandées par la cathédrale au peintre Yin Xin, originaire du Turkestan chinois et vivant aujourd’hui à Paris.
Une façon d’évangéliser les touristes ?
Le Saint Paul Chen fait partie d’une série de tableaux intitulée Métamorphoses. Le peintre y transforme par sinisation des toiles anciennes chinées çà et là, redonnant à l’image une signification encore plus dense et forte que celle que projetait l’objet originel, dans un processus de re-création mêlant avec soin et sans facilité l’Empire du Milieu et la Civilisation occidentale. Ainsi ce portrait peint au XIXe siècle – à l’origine un jeune religieux extatique – fut métamorphosé par Yin Xin en séminariste chinois pour évoquer la figure de saint Paul Chen.
Inspirée de cette même série Métamorphoses, cette Sainte Mère et son Fils s’inscrivent dans la lignée des représentations de “Notre Dame de Chine” instaurées depuis le début du XXe siècle dans les sanctuaires asiatiques. Dans ce grand classique de l’iconographie chrétienne, Yin Xin fait dialoguer l’Orient et l’Occident, du voile rouge de la Vierge aux chérubins du Céleste-Empire, dans un clair-obscur en hommage au peintre lorrain Georges de La Tour.