C’est une surprise, l’année de la miséricorde n’atteint pas les “chiffres” escomptés. Très vite, dans les premiers mois, le flot de pèlerins était loin derrière celui de l’an 2000 où l’on ne comptait pas moins de 150 pèlerins à la minute franchissant la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre de Rome, soit près de 32 millions.
Les organisateurs attendaient entre 25 et 33 millions de catholiques du monde entier convergeants vers la Ville Éternelle. Au 21 octobre 2016, soit un mois avant la clôture de l’année jubilaire, le compteur officiel du site de l’année de la miséricorde affichait 18 887 289 pèlerins.
Nous sommes très en-dessous des prévisions qui ne seront visiblement pas atteintes, même en estimation basse.
Bien entendu, le nombre ne compte pas et Dieu avait cuisamment réprimandé David qui cherchait à compter ses troupes. Faire du chiffre n’est pas dans l’ADN du chrétien qui doit au contraire s’appliquer au qualitatif, à savoir, la conversion du cœur.
C’est bien à cela que souhaitait s’atteler le pape François. Et mesurer ce résultat prendra des décennies. S’il ne faut pas alors chercher à expliquer ce que les journalistes appelaient déjà en janvier un flop, nous pourrions, toutefois, évoquer les menaces d’attentats qui ne semblent, en fait, pas avoir joué. En revanche, la multiplication des Portes Saintes dans les diocèses a pu contribuer à une désaffection romaine au profit d’un afflux local qu’il faudrait encore pouvoir analyser. C’était du reste l’idée de la démarche, rendre la miséricorde facilement accessible.
Qui en a véritablement profité ? Il ne semble pas que les démarches diocésaines aient vraiment attiré les foules non plus.
Autre élément en défaveur du pèlerinage à Rome, aller sur le Tombeau de Saint-Pierre pour les 2000 ans du Christ est en soi porteur de sens, ce que ne revêt pas un “simple” jubilé de la miséricorde.
Enfin, notons que l’appel du pape visait à une conversion du quotidien plus qu’à une démarche de rassemblement ecclésial autour du successeur de Pierre.
Portant, les chiffres, encore eux, sont également en baisse pour l’ensemble des événements pontificaux romains. Alors que les commerçants de l’Urbs se réjouissaient du départ du peu médiatique Benoit XVI, qu’ils jugeaient “peu vendeur”, les fidèles sont moins nombreux à venir à Rome.
Par rapport à décembre 2014, le nombre des fidèles présents aux différentes rencontres avec le pape (audiences du mercredi, messes, et Angélus du dimanche) a chuté en 2015 d’environ 30%, passant de plus de 461.000 personnes à 324.000.