Par un moine de Triors pour l’Homme Nouveau :
Poursuivant son enseignement sur le décalogue, le Pape en arrive à la sixième parole : « Tu ne commettras pas d’adultère ». Une lecture chrétienne de ce commandement doit se faire à la lumière de l’enseignement de Jésus sur le mariage qui se réfère aux origines. La dimension affective et sexuelle de l’homme doit être jugée par la création de l’homme et de la femme qui, unis, ne forment plus qu’une seule chair, si bien que l’on ne pourra jamais désunir ce que Dieu a uni. Pour bien comprendre également ce commandement qui réclame fidélité et loyauté totales, il faut se rappeler de l’importance de l’Alliance dans la Bible. Dieu est un Dieu jaloux qui ne supporte pas l’adultère. Le prophète Osée, qui a expérimenté dans sa chair les ravages de ce péché, nous a transmis un enseignement toujours valable sur la fidélité éternelle de Dieu qui devient miséricorde face à son peuple à la nuque raide qui ne cesse de le trahir. La fidélité implique en conséquence la durée dans le temps et donc le caractère indissoluble et définitif du lien conjugal. Si nos contemporains ont tant de mal à le comprendre, c’est que les notions de gratuité dans l’amour et de durée ont complètement disparu de leur esprit. On veut s’essayer avant de prendre un engagement définitif, ou encore s’aimer uniquement pour un temps, en ne comprenant pas que la fidélité est exigée par la liberté qui en face de Dieu prend une décision responsable. L’amitié elle-même exige déjà la durée, car on ne s’aime vraiment que pour toujours. À plus forte raison quand on s’engage dans un lien qui unit deux êtres jusque dans leur chair.