L’Aide à l’Église en détresse (AED) plaide pour un nouveau plan Marshall afin de faciliter la reconstruction des villages chrétiens d’Irak. C’est, en effet, en faisant référence à cette initiative américaine de reconstruction de l’Europe que l’AED souhaite que soit lancée une démarche pour les villages chrétiens. Elle souhaite la reconstruction des villages chrétiens de la plaine de Ninive.
Extraits du communiqué de l’AED:
Pourquoi un plan Marshall maintenant ?
En janvier 2017, 50% des Irakiens veulent retourner dans leurs villages qu’ils ont dû fuir l’été 2014, contre 1% début novembre 2016, selon une enquête menée par l’AED sur place. « Un chiffre qui ne cesse d’augmenter », témoigne le Père Halemba, responsable de la zone Proche Orient de l’AED, et ce malgré les nombreuses questions urgentes qui doivent être clarifiées, comme la problématique de l’appropriation illégale de maisons abandonnées, l’éventuel usage d’armes chimiques lors de la destruction des maisons chrétiennes, et la question de la sécurité sur place avec des fondamentalistes qui ne veulent pas voir revenir les chrétiens.
Comment établir ce plan ?
1/ L’urgence consiste dans un premier temps à établir une évaluation initiale de l’ampleur de la destruction. 75% des maisons de la plaine de Ninive ont été brûlées ou détruites, a confié à l’AED Mgr Mouché, archevêque syro-catholique de Mossoul.
L’AED, qui a visité chacun des villages libérés, soutient des groupes chrétiens sur place pour effectuer cette évaluation professionnelle : des milliers de photographies avec les descriptions des destructions sont rassemblées et dotées d’une estimation des coûts de reconstruction. À l’aide d’images satellites, l’équipe identifie chaque maison dans chaque village reconquis de la plaine de Ninive. Ces maisons appartiennent à des membres de l’Église syriaque catholique, de l’Église syriaque orthodoxe et de l’Église chaldéenne.
2/ La prochaine étape sera de poursuivre l’enquête entamée en novembre 2016, pour connaître les intentions de retour d’au moins 1 200 familles chrétiennes déplacées à Ankawa.
Sur la base de ces 2 documents, l’AED réclame la mise en place de ce plan Marshall qui doit inclure également la création d’un comité local pour superviser le plan et un programme de collecte de fonds pour la reconstruction des villages.
La question des conditions de la mise en place de ce plan est également posée:
L’AED encouragera bien entendu la reconstruction. Toutefois :
– elle souhaite coopérer avec d’autres structures ; il est impossible de gérer cette mission seul.
– les questions juridiques doivent être considérées, cela inclut, par exemple, le droit à la pleine citoyenneté des chrétiens d’Irak.-le gouvernement irakien doit être impliqué dans la reconstruction, la création de structures et d’emplois (comme il le fait en payant le salaire des professeurs réfugiés à Erbil).
– Le gouvernement doit aussi garantir la sécurité des chrétiens dans leurs villages. Au vu de ce que les populations viennent de subir, c’est d’une importance décisive.
Pour le directeur de l’AED, il y a urgence :
« Il y a urgence à développer ce redémarrage de la plaine de Ninive, insiste Marc Fromager, directeur de l’AED. Ce mois de février est crucial. Nous devons à la fois aider au jour le jour les familles chrétiennes réfugiées (au nombre de 12 000) mais aussi reconstruire l’avenir à leurs côtés. »
On peut dire que l’AED s’est beaucoup impliquée depuis 2014, en Irak. Son soutien s’élève, au total, à 26 millions d’euros. Différents projets ont été appuyés (aide d’urgence, logements, nourriture, construction d’écoles).