Si vous êtes un lecteur suisse d’InfoCatho vous connaissez assurément l’abbaye Saint-Maurice et les chanoines de Saint-Maurice. Une abbaye parmi les plus anciennes d’Europe sous le patronage de celui qui fut le patron du duché de Savoie et qui eut ses chevaliers dont ceux de Saint-Lazare ( à qui nous devons le quartier parisien du même nom) sont les descendants.
Mais si vous n’êtes pas Suisse, il est fort probable que vous n’ayez jamais entendu parler de cet ordre et de cette abbaye que nous vous invitons à découvrir ici.
C’est à l’occasion d’un article de Radio Vatican relatant le lien inattendu entre cette abbaye et le Kazakhstan que ce discret poumon spirituel passe les frontières :
L’abbaye de Saint-Maurice, qui a fêté ses 1500 ans en septembre 2015, est l’un des principaux poumons spirituels de la Suisse. Son activité n’a jamais connu la moindre interruption depuis sa fondation le 22 septembre 515, ce qui en fait l’abbaye la plus ancienne d’Europe occidentale. Elle est un lieu de ressourcement pour de nombreux pèlerins et retraitants venus de Confédération helvétique mais aussi du reste du monde, et joue aussi un grand rôle dans le dialogue œcuménique, accueillant de nombreux chrétiens coptes et orthodoxes.
À la différence des moines des abbayes monastiques, les chanoines de Saint-Maurice disposent aussi de la possibilité d’exercer des missions dans des paroisses proches ou lointaines, à l’appel des évêques locaux. C’est le cas bien sûr dans le diocèse de Sion, dans lequel l’abbaye est insérée géographiquement tout en disposant de son diocèse propre, mais aussi en République démocratique du Congo actuellement. Par ailleurs, pendant une cinquantaine d’années, au XXe siècle les chanoines de Saint-Maurice ont participé à l’évangélisation du nord de l’Inde, jusqu’aux confins du Tibet.
Le père Roland Jacquenoud, prieur de l’abbaye de Saint-Maurice depuis 2015, a lui vécu 11 ans au Kazakhstan. Il fut notamment vicaire général du diocèse d’Astana, la capitale de cette ancienne république soviétique devenue indépendante en 1991. Il y retourne encore régulièrement, notamment pour enseigner au séminaire de Karaganda, qui regroupe des aspirants à la prêtrise venus de plusieurs pays d’ex-URSS.
De passage à Rome il y a quelques semaines, le père Jacquenoud s’est confié, au micro de Cyprien Viet, sur cette expérience atypique, dans une terre lointaine et méconnue, mais qui s’inscrit pleinement dans la vocation des chanoines de Saint-Maurice.