L’abbaye de Boulaur, ses vaches et son verger

L’abbaye de Boulaur, ses vaches et son verger

Un article proposé par Divine Box.

L’abbaye Sainte-Marie de Boulaur est une abbaye cistercienne française. Implantée dans le Gers depuis 1142, l’abbaye a connu quelques péripéties au fil du temps. Aujourd’hui, la communauté jeune et dynamique de l’abbaye de Boulaur s’occupe des animaux de sa ferme agricole comme de ses hectares d’agriculture raisonnée.

 

Aujourd’hui Divine Box vous emmène faire un petit tour et on vous raconte tout sur l’histoire de l’abbaye de Boulaur, suivez le guide !

L’abbaye de Boulaur est implantée dans les environs de Toulouse depuis le XIIème siècle – Divine Box

Que du beau monde 

L’abbaye de Boulaur fut fondée en 1142 dans le Gers par Pétronille de Chemillé, abbesse de la prestigieuse abbaye de Fontevraud !

À l’époque, cette dernière est l’une des plus grandes cités monastiques d’Europe, et a pour vocation de n’accueillir que des jeunes filles nobles.

Parmi les fondateurs de Boulaur, on compte ainsi un archevêque et un comte, et la première abbesse est une comtesse devenue veuve ! Bref que du beau monde pour démarrer…

C’est en 1115 que Pétronille de Chemillé a reçu son bâton d’abbesse des mains de son évêque – Divine Box

Le « Bon Lieu » 

Par la suite, l’abbaye de Boulaur traverse les siècles sans encombre, au milieu des magnifiques paysages du Gers. C’est d’ailleurs ce cadre exceptionnel qui lui donnera son nom. Boulaur vient en effet du latin « Bonus Locus », le Bon Lieu !

Petit à petit, le village de Saint-Germier, voisin de l’abbaye, prendra lui aussi le même nom.

Mais la vie sur place à l’abbaye n’en est pas moins rude : Boulaur vit en effet grâce aux rentes des soeurs, mais elle est la plus pauvre de l’ordre !

Certaines parties de l’église de l’abbaye de Boulaur datent encore du XIVe siècle – Divine Box

Ça s’en va et ça revient 

Mais à la Révolution, patatra : l’Etat confisque l’abbaye et dissout la communauté !

Au cours du XIXe siècle, quelques moniales fontevristes essayent bien de redonner vie au lieu, et restaurent l’église qui tombe en ruine. Mais pas de chance : elles sont, elles aussi, expulsées en 1904 par des lois anticléricales…

En 1949 cependant, quatre moniales, auparavant bénédictines, rachètent l’abbaye pour une misère, et viennent s’y installer et y vivre selon la vie cistercienne. Mais les années passent et les vocations ne viennent pas…

Depuis le retour des soeurs en 1949, l’abbaye de Boulaur s’est lancée dans différents travaux de restauration et de reconstruction des bâtiments – Crédit Photo : abbaye Sainte-Marie de Boulaur

Mais oui c’est Clair(e) 

En 1979, la situation est critique : l’abbaye ne compte que cinq sœurs, et l’avenir est incertain… Le supérieur de l’ordre cistercien a alors une idée. Pourquoi ne pas prier Claire de Castelbajac, une fille du pays morte en odeur de sainteté à vingt-et-un ans quelques années auparavant ? Objectif : lui demander cinq vocations dans l’année ! « Impossible » se disent les sœurs, qui obéissent pourtant…

Objectif : lui demander cinq vocations dans l’année ! « Impossible » se disent les sœurs, qui obéissent pourtant…

Et dans les mois suivants, surprise : voici cinq jeunes filles qui se présentent à l’abbaye de Boulaur ! La première s’appelle d’ailleurs… Claire ! Coïncidence ?

C’est grâce à l’intercession de Claire de Castelbajac (ci-dessus), que l’abbaye de Boulaur a pu reprendre vie dans les années 80 – Crédit Photo : Claire de Castelbajac

L’amour est dans le pré 

La vie reprend alors à fond à Boulaur, et les soeurs peuvent développer une agriculture biologique, dans leur ferme et leurs 27 hectares.

Aujourd’hui, leur petit élevage de dix vaches leur permet par exemple de faire du fromage, le « Saint-Germier ». Le nom “Saint-Germier”, est tiré du nom d’un évêque de Toulouse qui évangélisa la région. Produite à partir de 60 litres de lait, la tome est ensuite affinée pendant 2 à 5 mois.

 

Et grâce à leurs cinq cochons, leurs poules et leurs lapins, elles réalisent de délicieux pâtés et terrines. Mais ce n’est pas tout, avec les légumes du potager et les fruits du verger, les soeurs se nourrissent et fabriquent aussi toute une flopée de confitures. Miam miam miam, y a pas à dire, avec les soeurs de Boulaur l’artisanat monastique c’est trop b(i)onnn !

Le « Saint-Germier » est un fromage artisanal confectionné par les soeurs de l’abbaye de Boulaur à partir du lait de leurs vaches- Divine Box

Abbaye de Boulaur : et aujourd’hui ? 

Aujourd’hui, les 27 soeurs de l’abbaye de Boulaur rayonnent par leur dynamisme et leur jeunesse. Elles sont cisterciennes et suivent la règle de saint Benoît « prière et travail ». Elles prient ainsi sept fois par jour (premier office à 5h15 !) et vivent principalement de leur petite ferme agricole. Vaches, cochons, potager, verger… Il y a de quoi faire !

De plus, parmi la communauté, deux des soeurs de l’abbaye de Boulaur sont ingénieures agricoles. Les animaux et le verger sont certains d’être chouchoutés !

Enfin, forte de sa jeunesse, l’abbaye a redonné vie en 1998 à la très ancienne abbaye de Rieunette, dans l’Aude !

Une soeur de l’abbaye de Boulaur mène son petit troupeau de vaches brouter de l’herbe dans ses champs – Divine Box

Des pierres chargées d’histoires 

Côté architecture, il ne subsiste de l’église primitive que certains murs ainsi qu’une porte romane. Par ailleurs, certaines parties furent remaniées au XIVe siècle : on peut même encore admirer des peintures de l’école de Giotto !

Quant au cloître (situé dans la clôture et donc interdit d’accès aux petits curieux !), sa partie la plus ancienne date encore de la fin du XIIIe siècle, avec une construction de briques et de pierres alternées, remaniée au XVIIème siècle. Mais le petit bijou que renferme ce cloître, et que les soeurs gardent précieusement, c’est la statue d’une Vierge à l’Enfant datée fin XIIIème siècle – début XIVème siècle. Celle que l’on appelle la « Belle Dame » de Boulaur fut en effet retrouvée sous un carrelage !

La «Belle Dame» de Boulaur est une Vierge à l’enfant, datée de la fin XIIIème siècle – début XIVème siècle, et retrouvée à l’abbaye de Boulaur – Divine Box

Attention Chantier !

À Boulaur, les projets fusent à toute allure… Depuis deux ans, les soeurs travaillent par exemple avec des musicologues sur un livre de chants cisterciens des origines, pour chanter à l’office !

Par ailleurs, après trois ans d’étude, elles ont commencé à restructurer le site de l’abbaye. Au programme : construction d’un cloître pour les hôtes et agrandissement de l’espace d’accueil. Mais aussi et surtout : extension de l’exploitation agricole pour rayonner comme, jadis, « les granges cisterciennes du XIIe siècle » !

Aujourd’hui, les sœurs de l’abbaye de Boulaur cultivent en permaculture toutes sortes de fruits et légumes : abricots, poires, pêches, cassis, kiwis … – Divine Box

En odeur de Sainteté 

Même si, de son vivant, Claire de Castelbajac n’est passée qu’une fois ou l’autre à l’abbaye de Boulaur, les soeurs lui sont profondément reconnaissantes d’avoir suscité les vocations qui ont redonné vie à l’abbaye.

Naturellement, ce sont donc elles qui ont la charge de son procès de béatification auprès du Vatican ! Depuis 2004, le corps de Claire repose au fond de l’église, et veille sur les soeurs et les nombreux pèlerins de passage… N’hésitez pas si vous passez dans le coin !

La sépulture de Claire de Castelbajac se trouve au fond de l’église de l’abbaye de Boulaur depuis en 2004 – Divine Box

Découvrez les produits de l’abbaye de Boulaur 

Les soeurs cisterciennes de l’abbaye de Boulaur réalisent grâce à leur verger et leurs animaux de nombreux produits tels que des terrines, du pâté, du fromage ou des confitures… Cliquez ici pour découvrir sur la boutique monastique en ligne de Divine Box les produits de l’abbaye de Boulaur !

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