A l’occasion du 400ème anniversaire de la première confrérie de la charité, les reliques du coeur de Saint Vincent de Paul sont en pèlerinage dans toute la France.
21, 22 et 23 juillet 2017
Saint Jean de Luz
L’initiative de ce pèlerinage dans toute la France en revient au Père Tomaz Mavrič, supérieur de la Congrégation de la mission (Lazaristes), et la réalisation est confiée à la famille vincentienne (Lazaristes, Filles de la charité, AIC, Société Saint-Vincent-de-Paul).
La célébration du 4ème centenaire de l’année 1617 concerne toute la famille vincentienne car c’est en cette année de 1617 que se posent les fondements du charisme de saint Vincent en tant qu’évangélisateur des pauvres. C’est à la fois à Gannes dans l’Oise et à Châtillon-sur-Chalaronne dans l’Ain, que saint Vincent découvre enfin cette foi qui, désormais, animera toute sa vie de charité et nous entraînera par la suite dans son sillage.
Un jour de janvier 1617, M. Vincent, qui était au repos chez Mme de Gondi au château de Folleville (dans la Somme), l’accompagne à Gannes (à 17km de là, dans l’Oise), sur les terres de son immense domaine, pour confesser un meunier moribond. Il accourt au chevet du malade et lui fait faire une confession générale qui libère cet homme des fautes les plus graves de sa vie, fautes qu’il n’avait jamais avouées. Pour St Vincent, comme pour le meunier, c’est un retournement spirituel et la découverte de la pauvreté spirituelle des campagnes. De retour à Folleville , M. Vincent va démarrer des prédications invitant les paysans à une confession générale et ce seront par la suite le démarrage des missions paroissiales que les Pères Lazaristes font toujours.
SERVIR LE CHRIST DANS LES PAUVRES CORPORELLEMENT ET SPIRITUELLEMENT.
L’été de la même année 1617, M. Vincent se retrouve dans la Dombes, à Châtillon, comme curé. Là, il est de nouveau frappé par l’étendue de la misère dans les campagnes. Mais cette fois-ci, il est saisi par la misère corporelle des pauvres. Pour y remédier, il réalise qu’il faut organiser la charité. Il crée la première Charité, avec des dames de diverses conditions sociales appelées aujourd’hui Équipes Saint-Vincent. Ce premier groupe de laïcs est à l’origine de l’actuelle Association Internationale des Charités (A.I.C). Avec l’aide de sœur Louise de Marillac qui forme des jeunes filles, il crée en 1633 la Compagnie des filles de la Charité, sœurs plus connues sous le nom de Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. L’initiativeest tout à fait novatrice car il s’agit, contrairement aux usages de l’époque, d’aller aider les pauvres chez eux, dans leur domicile. Ainsi l’année 1617 est l’événement fondateur de la « visite à domicile » que tout Vincentien d’aujourd’hui connaît ; c’est en particulier le cas pour la Société de Saint-Vincent-de-Paul qui, dès ses débuts, dès l’époque de sœur Rosalie Rendu et de Frédéric Ozanam, a fait de la rencontre à domicile le fondement de sa lutte contre la misère des pauvres, des plus fragiles et des exclus. Frappé par la pauvreté spirituelle rencontrée à Gannes, il réalise l’importance du service spirituel et créera en 1725 la Congrégation des Prêtres et Frères de la Mission (appelés Lazaristes) pour évangéliser les pauvres des campagnes.
Saint Vincent est présent sur tous les fronts où existe la misère, la mission auprès des galériens, l’œuvre des enfants trouvés. Mais il ne fait rien seul : il œuvre avec les dames de la charité, les prêtres, les sœurs et les grands du royaume. Monsieur Vincent a été canonisé en 1737.