La politique est « une voie exigeante de service et de responsabilité pour les fidèles laïcs, appelés à animer chrétiennement les réalités temporelles », affirme le pape François en recevant au Vatican la fondation qui porte le nom du maire de Florence (Italie), Giorgio La Pira (1904-1977), dont la cause de béatification a été ouverte.
Le pape François a reçu en audience les membres de la Fondation « Giorgio La Pira » à l’occasion du Vème Congrès national, ce vendredi 23 novembre 2018, dans la Salle Clémentine du Palais apostolique du Vatican. Le Congrès se déroule à Rome du 22 au 23 novembre 2018, à la Villa Aurelia.
La vie politique actuelle, estime le pape, « nécessite des fidèles laïcs et des hommes d’État d’une grande profondeur humaine et chrétienne pour le service du bien commun », qui s’engagent « pour le développement intégral des personnes ».
Le pape François a donné en exemple Giorgio La Pira, qui était tertiaire dominicain, comme une « figure exemplaire pour l’Église et pour le monde contemporain », soulignant « son témoignage de foi intégral, son amour pour les pauvres et pour les personnes marginalisées, son travail pour la paix, sa mise en œuvre du message social de l’Église et sa grande fidélité aux indications catholiques ».
Aujourd’hui a-t-il conclu, « il faut des prophètes d’espérance, des prophètes de sainteté, qui n’aient pas peur de se salir les mains pour travailler et aller de l’avant ».
En français, Agnès Brot a publié une biographie de La Pira, sous le titre: « Giorgio la Pira, un mystique en politique » (éd. Desclée de Brouwer).
Elle souligne notamment que cet acteur important de la vie politique italienne du siècle dernier « reste un maître à penser dans la culture catholique européenne »: « Très investi auprès des pauvres, maire de Florence pendant de nombreuses années, l’admirateur de Dante et de Savonarole demeure un exemple de chrétien entré en politique, cohérent avec sa foi. Sa vie publique, témoignage de probité, de générosité et d’oubli de soi, a été celle d’un frère universel cherchant, envers et contre tout, le bien commun. Homme d’une foi profonde, nourri par une vie spirituelle intense, voire contemplative, le « saint maire » aura été un infatigable artisan de paix, réfléchissant et oeuvrant dans les débats de la politique internationale, du Moyen-Orient à l’Europe, des processus de décolonisation au conflit vietnamien. Contre vents et marées, sa vie fut une vivante illustration de sa devise : « Espérer contre toute espérance ». Son procès en béatification a été ouvert le 9 janvier 1986. »
Voir la traduction du discours prononcé par le pape François en italien.