La Lituanie a « besoin » de la visite du pape François, affirme le p. Mykolas Sotničenka, secrétaire général adjoint de la Conférence épiscopale. Sur le site de l’agence SIR de la Conférence épiscopale italienne, il évoque les préparatifs de ce voyage dans les pays Baltes, du 22 au 25 septembre 2018.
Vingt-cinq ans après la visite de Jean-Paul II dans le pays, en septembre 1994, il se souvient de cet événement qui a eu lieu peu après la dislocation de l’URSS : « Quand Jean-Paul II est venu… il a beaucoup parlé de notre passé… et il nous a dit que nous devions accepter notre passé, réfléchir, prier, mais il a beaucoup parlé de l’accueil des blessures de notre histoire. Maintenant le pape François nous parlera de l’avenir, peut-être nous dira-t-il de cesser de penser au passé et de regarder le présent et le futur ».
Pour le p. Mykolas Sotničenka, responsable pour la pastorale universitaire, la devise de la visite « Jésus-Christ notre espérance » est prophétique : « La Lituanie est un pays sans espérance », avec le nombre de suicides le plus élevé d’Europe et un grand nombre de départ en émigration. « Nous avons besoin de beaucoup d’espérance ; c’est pourquoi nous sommes en train de nous préparer intensément et tout le programme tournera autour de la croissance de l’espérance. » Ainsi le pape visite la Lituanie « parce que la Lituanie a besoin de cette visite et le pape sait qu’elle est nécessaire ».
La Lituanie est à 95% catholique « mais nous sommes catholiques par tradition, précise le secrétaire général : tout le monde veut se marier à l’Eglise, fait baptiser ses enfants … mais c’est tout, rien de plus : il n’y a que 10% de catholiques pratiquants, qui vont à la messe le dimanche ».
Le p. Mykolas souligne cependant que la présence des jeunes est très forte dans l’Eglise : « Nous avons plus de jeunes que de personnes âgées dans les paroisses. Aujourd’hui notre espérance ce sont eux ». Le pape les rencontrera à Vilnius pendant une heure et demi : après des témoignages, « nous chanterons ensemble un chant très ancien, il y aura une danse moderne et le pape parlera aux jeunes ».
Une rencontre très personnelle
Durant ce voyage, le pape rencontrera aussi la présidente de la République Dalia Grybauskaitė et le corps diplomatique, pour les 100 ans de l’indépendance du pays en 1918. Il se rendra au sanctuaire marial Marie Porte de l’Aurore où il rencontrera les malades et les enfants, et priera le chapelet. Il est prévu qu’il s’arrête aussi au Musée des victimes de l’occupation, ancien siège du KGB.
« Nous voudrions que la rencontre avec le pape soit très personnelle, c’est pourquoi nous encourageons les personnes dans les diocèses et dans les paroisses à venir aux rencontres… et non pas les regarder à la télévision par crainte des foules », explique le p. Mykolas. « Nous demandons aussi de ne pas apporter les portables aux rencontres : vous devriez regarder le pape dans les yeux. Ce sera peut-être seulement pour une seconde, mais ce sera personnel ».
Durant ces quatre jours, le pape François visitera Vilnius et Kaunas en Lituanie, Riga et Aglona en Lettonie et Tallinn en Estonie. C’est à Vilnius qu’il logera.
Source: Zenit.org – Anne Kurian