L’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes “mènera nécessairement” à la gestation pour autrui, “la marchandisation des gamètes” et “l’eugénisme”, a estimé dimanche le patron de LR Laurent Wauquiez, en faisant une référence au régime nazi.
“Oui, c’est un engrenage. Et cet engrenage mènera nécessairement à la marchandisation des gamètes”, a affirmé le président des Républicains devant les troupes de Sens commun, le courant conservateur de LR.
“Tout ceci a un nom, c’est l’eugénisme; tout ceci a été fait par un régime, c’est le nazisme”, a poursuivi le leader de l’opposition de droite, en considérant également que “cet engrenage nous mènera inéluctablement à la gestation pour autrui, parce que tout le raisonnement intellectuel sur lequel il repose (y) mène évidemment”.
“Et on considère que tout ceci est sans merci et n’a aucune conséquence?”, a-t-il encore interrogé, en appelant à “défendre le mode naturel de reproduction, de filiation, de transmission”.
“Au-delà des souffrances, des demandes, des attentes de couple, il y a aussi ce que nous voulons pour l’avenir de notre pays”, a fait valoir M. Wauquiez, en estimant que “l’enfant n’est pas un droit, l’enfant, c’est un devoir”.
La procréation médicalement assistée par don de gamètes anonyme est aujourd’hui autorisée en France pour les seuls couples de sexes différents infertiles ou risquant de transmettre une maladie à l’enfant.
Un projet de loi, qui doit être présenté par le gouvernement au premier semestre 2019, prévoit de l’ouvrir aux couples de femmes, ainsi qu’aux célibataires.
Le discours de Laurent Wauquiez avait valeur de test chez Sens commun. Fer de lance de l’opposition au mariage pour tous puis fidèle soutien de François Fillon durant la campagne présidentielle, le mouvement se veut désormais un aiguillon conservateur chez LR.
“Je suis pragmatique, j’écoute les discours et je regarde les actes de Laurent Wauquiez: pour l’instant, ça va dans le bon sens”, s’est réjouie dimanche la présidente du mouvement, Laurence Trochu, qui avait réuni environ 500 personnes dans la banlieue parisienne pour des débats et tables rondes. Le mouvement revendique 9.000 sympathisants.