Le préfet du Dicastère pour la Communication du Saint-Siège, Paolo Ruffini, a présenté sur Vatican News le thème de la Journée pour les Communications sociales 2019: «Nous sommes membres les uns des autres » (Ep 4,25). Des “community” à la communauté ». Un thème annoncé par le Vatican ce samedi 29 septembre 2018 en la fête des Archanges Michel, Gabriel et Raphaël, comme c’est la tradition.
La rencontre et la communion
Il rappelle l’importance de la rencontre » et de la « communion »: « Je pense que trop souvent nous parlons non à la personne entière, mais seulement à une partie d’elle-même. Nous parlons à sa peur. Ou même à son excitation. Et nous omettons ce qui nous rend uniques et indivisibles. Trop souvent nous oublions l’intelligence du cœur et de l’âme. Et ceci est le virus qui mène à ce que François appelle «la sclérose du cœur». Et nous ne nous rendons pas compte, en pensant à nous défendre des autres de peur d’être contaminés, nous nous divisons justement de nous-mêmes et nous perdons ou risquons de perdre la part la plus belle de notre nature, qui se nourrit de la beauté de la rencontre, du dialogue, de la relation, du partage, de la communion entre nous et avec Dieu. »
Il épingle le « risque » de la communication actuelle: « Le risque de notre temps est celui de construire des tribus au lieu de construire des communautés. Des tribus fondées sur l’exclusion de l’autre. Il faut, je crois, réagir face à cette dérive narcissique qui, en concentrant notre regard et notre amour seulement sur nous-mêmes, divise le monde en deux : “nous” et “les autres”. C’est cela qui nous empêche de voir dans l’autre un frère, un fils de Dieu, et Dieu. Il faut se couper de cette illusion et revenir à nous sentir une seule chose. Comme le dit saint Paul : «Membres les uns des autres». »
De la communication à la conversation
Pour Paolo Ruffini le risque est majeur sur les réseaux sociaux: « Les réseaux sociaux ont transformé la société de la communication en société de la conversation. Ils sont le lieu où se forment nos identités, spécialement celles des plus jeunes. La conversation peut construire des relations vraies, belles, solides. Ou même se nourrir de haine, du mécanisme ami-ennemi, et quand ceci arrive ce n’est pas une relation vraie… Le risque est de se précipiter en arrière en étant convaincus d’être en train d’avancer. La présence du Pape sur les réseaux sociaux offre une alternative, un point de vue différent. D’une certaine façon, on peut dire que cela se relie à la racine franciscaine de son pontificat. Il redonne au Réseau son sens le plus beau. Non pas quelque chose qui te piège, mais quelque chose qui te libère, un instrument de liberté. La communion est le meilleur antidote contre tout ce qui est faux. Il me vient à l’esprit la Prière de saint François d’Assise : «Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix ; là où il y a la haine, que j’apporte l’amour ; là où il y a l’offense, que j’apporte le pardon.» »
La communion, meilleur gardien de la vérité
A propos du prochain synode, Paolo Ruffini évoque ausis la communication des jeunes: « Les jeunes cherchent la communauté justement parce qu’ils n’ont pas encore perdu le besoin de la relation, de la rencontre, du dialogue. Leurs cœurs ne se sont pas encore endurcis. Le réseau qu’ils cherchent est un réseau de personnes. Mais si le réseau qu’ils trouvent est un substitut au réseau qui libère, si la community dans laquelle ils se retrouvent est fondée sur l’envie, sur la rancœur, nous détruisons leur futur et notre futur. »
Il prône l’authenticité et la vérité dans la communication: « Les communautés sur les réseaux sociaux devraient être tissées par une relation authentique, vraie, entre les personnes tout entières même si elles sont vécues dans la dimension numérique, qui de toute façon est réelle et non pas virtuelle. C’est pourquoi il est si important de passer de la community fondée sur des relations fausses, sur une fausse représentation de la réalité, sur des amitiés feintes qui peuvent être annulées avec un clic, à la beauté, et aussi à la fatigue, de la vérité et de la rencontre. La communion est le meilleur gardien de la vérité. Les jeunes cherchent la liberté. Mais seule la vérité nous rend libres. »
Source : Zenit.org