Lors de l’audience générale de ce matin, le Pape a lancé un appel pour Jérusalem, dans un contexte tendu, compte tenu de l’annonce par le président américain Donald Trump d’un transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem et non plus Tel-Aviv, ce qui correspond à une reconnaissance formelle par les États-Unis de Jérusalem comme capitale de l’État d’Israël.
«Je ne peux pas taire ma préoccupation profonde pour la situation qui s’est créée dans les derniers jours, et dans le même temps, je veux adresser un appel afin que tous s’engagent à respecter le statu quo de la ville, en conformité avec les résolutions pertinentes des Nations Unies», a lancé le Saint-Père lors de l’audience générale en Salle Paul VI. Depuis le début de son pontificat, le Pape François a manifesté à de nombreuses reprises sa préoccupation pour la paix en Terre Sainte. Il s’était rendu sur place en mai 2014 et avait organisé quelques jours plus tard au Vatican une prière pour la paix en présence du président palestinien Mahmoud Abbas et de son homologue israélien de l’époque, Shimon Peres.
«Jérusalem est une ville unique, sacrée pour les juifs, les chrétiens et les musulmans, qui y vénèrent les Lieux Saints de leurs religions respectives, et a une vocation spéciale à la paix», a-t-il martelé.
«Je prie le Seigneur pour que cette identité soit préservée et renforcée au bénéfice de la Terre Sainte, du Moyen-Orient et du monde entier, et que prévalent la sagesse et la prudence, pour éviter d’ajouter de nouveaux éléments de tension dans un panorama mondial déjà troublé et marqué par des conflits cruels et nombreux» a ajouté le Pape, qui avait justement reçu, avant l’audience générale, une délégation interreligieuse de Palestine.
Par ailleurs, le Pape François et le président palestinien Mahmoud Abbas ont eu un échange téléphonique hier. Le directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, Greg Burke, a précisé que cet échange avait été organisé à l’initiative du président palestinien, après qu’il ait été informé par Donald Trump de sa décision de transférer l’ambassade américaine en Israël.
Dans son échange téléphonique avec le président américain, le président palestinien Mahmoud Abbas l’avait mis en garde hier contre les conséquences potentiellement très graves de cette décision. Même l’Arabie Saoudite, pourtant alliée de Washington, a mis en garde l’administration américaine contre le risque de «colère des musulmans».