Ce procès de béatification permettra peut être de faire toute la lumière sur son assassinat…
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« La figure d’Aldo Moro peut briller dans le panorama de la sainteté comme le saint « politique », ou le saint de la politique », déclare le postulateur général des Dominicains, p. Gianni Festa, dans une interview au journal télévisé Tg2000 de la chaîne de télévision catholique italienne Tv2000.
Le religieux est chargé de la cause de béatification d’Aldo Moro, l’homme politique chrétien enlevé puis assassiné le 9 mai 1978: il y a eu 40 ans cette année. Le postulateur souligne qu’il est « au début » et ne s’intéresse pas encore à d’éventuels miracles. Aujourd’hui, dit-il, « nous devons travailler afin que l’ouverture de l’enquête diocésaine, bien planifiée, atteigne son but et qu’Aldo Moro soit déclaré vénérable ».
« Ce que la postulation doit prouver, explique p. Festa, c’est d’abord la haute qualité de la vie chrétienne d’Aldo Moro, puis la pratique des vertus telles que la charité, la foi et l’espérance. Les vertus cardinales. N’oublions pas qu’Aldo Moro et d’autres personnalités de l’après-guerre, La Pira, Lazzati, Dossetti, Giordani, étaient des disciples et fils spirituels de Paul VI. »
« La cause de béatification d’Aldo Moro, poursuit-il, a été récemment confiée à l’Ordre dominicain dans la mesure où Aldo Moro était un laïc dominicain, un tertiaire dominicain, comme il s’exprimait alors ».
Aldo Moro (1916 – 1978), membre de la Démocratie chrétienne et partisan du « compromis historique » entre les chrétiens-démocrates et les communistes, a été enlevé en mars 1978 par les Brigades rouges, une organisation terroriste italienne. Ses cinq gardes du corps furent massacrés. Séquestré pendant 55 jours, il a été finalement assassiné d’une balle dans la tête par ses ravisseurs.
Son corps a été retrouvé dans le coffre d’une voiture à mi-distance du siège du parti communiste italien (PCI) d’Enrico Berlinguer (1922-1984) et du parti démocrate-chrétien dont Aldo Moro était le président depuis 11 octobre 1976.
Plusieurs fois ministres (notamment aux Affaires étrangères), il dirigea cinq gouvernements italiens, du 4 décembre 1963 au 24 juin 1968 et du 23 novembre 1974 au 29 juillet 1976.
Aldo Moro entretenait son amitié avec le pape Paul VI depuis qu’ils s’étaient côtoyés au sein de la Fédération universitaire catholique italienne de 1934 à 1939. Le pape Paul VI était intervenu publiquement pour demander sa libération et il avait ensuite célébré ses funérailles.
Source : Zenit.org – Avec une traduction d’Océane Le Gall