Les questions autour de l’intelligence artificielle peuvent être liées à la tentation originelle : modifier la nature humaine pour devenir comme Dieu, a mis en garde le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical pour la culture, le 15 novembre 2017.
En marge de l’Assemblée plénière du dicastère sur le thème « L’avenir de l’humanité. Nouveaux défis à l’anthropologie » (15-18 novembre), il a expliqué les « trois composantes » de cette réunion : « la génétique et les choix d’intervention sur l’ADN, donc notre identité profonde » ; « les neurosciences, qui ont des retombées évidentes dans le domaine de l’éthique personnelle, sur la nature humaine, la liberté, la volonté, la qualité morale des actions, l’âme et l’esprit » ; et « les perspectives impressionnantes qui ont été ouvertes par l’intelligence artificielle ».
L’un des « grands problèmes de départ », a-t-il estimé, est la volonté de « redessiner la nature humaine », notamment par « l’ingénierie génétique qui est très précieuse pour éliminer certaines pathologies… mais nous savons que si son utilisation s’étend, elle peut aussi… changer radicalement le génotype humain ».
Le cardinal Ravasi a évoqué la fascination pour des termes encore « confus » comme « transhumanisme » et « post-humanisme ». Leur développement induirait « une inégalité entre les individus augmentés par la modification génétique et les êtres humains normaux », a-t-il prévenu.
« Il semble, a diagnostiqué le président du dicastère, que l’on soit en face d’un homme qui veut devenir comme Dieu, dans l’acte de ce que les grecs appelaient hybris, défi à la divinité. Le vrai péché originel… est la tentation, le tentateur qui dit : “Vous serez comme Dieu”. » Au final, il y a le « désir subtil » d’intervenir « jusqu’au point de modifier la nature humaine ».
Mgr Paul Tighe, secrétaire du dicastère, a précisé quant à lui que l’assemblée plénière était « une tentative de regarder ce que signifie être humain ; ce qui donne sa valeur à la vie humaine ; ce que signifie pour nous être des individus, mais des individus qui vivent en société ».