Ce sont les jeunes qui représentent la clef permettant de contraster les sirènes de l’islam radical en Indonésie et sa propagande massive sur Internet. C’est ce qu’a affirmé Savic Ali, responsable musulman des services télématiques de l’organisation islamique Nahdlatul Ulama (NU), l’une des deux plus importantes de l’islam indonésien – avec Muahmmadiya – laquelle soutient le pluralisme, le dialogue interreligieux et les droits fondamentaux.
Intervenant à une rencontre interreligieuse dans le cadre de la Journée de la Jeunesse asiatique, l’événement catholique rassemblant à Yogyakarta (Java centrale) jusqu’au 6 août plus de 2.000 jeunes catholiques provenant de 22 nations asiatiques, Savic Ali a rappelé que 100 millions d’indonésiens utilisent régulièrement Internet et que les réseaux sociaux disposent aujourd’hui du pouvoir d’influencer l’opinion publique. « Ce sont les réseaux sociaux qui constituent le nouveau champ de bataille sur lequel il faut lutter contre l’islam radical. Une contre narration est nécessaire, tout comme une action commune sur les réseaux sociaux de la part d’organisations, d’institutions et d’individus qui soutiennent le dialogue, la démocratie et le Pancasila (les cinq principes de base de la nation indonésienne NDR) » explique-t-il.
« Parmi les 22 sites Internet islamiques les plus populaires en Indonésie – ajoute-t-il – les quatre premiers sont conservateurs et promeuvent une vision étroite et non inclusive de l’islam. Aujourd’hui, le défi à relever consiste à agir et à promouvoir sur les plateformes Internet des actions coordonnées visant à promouvoir la tolérance, le dialogue, l’inclusion, le respect mutuel, l’harmonie sociale et religieuse ». Ceci, a-t-il conclu, est une mission confiée essentiellement aux jeunes, qui sont les plus actifs sur les réseaux sociaux et sur Internet.
Mgr Yohannes Harun Yuwono, Evêque de Tanjungkarang et Président de la Commission pour les Affaires interreligieuses de la Conférence épiscopale indonésienne, a expliqué : « Dieu ne fait pas de préférence entre les personnes. Il écoute et comprend la prière dans toutes les langues du monde. Chrétiens et musulmans croient en un Dieu unique, Créateur et Père de tous les hommes, peuples et religions. Sur ces bases, nous pouvons construire la coexistence et la fraternité ».
Le Père Heru Prakosa SI, enseignant à l’Université catholique Sanata Dharma de Yogyakarta, a indiqué que, dans le contexte de l’Indonésie moderne, marqué par la croissance de l’extrémisme islamique et par l’instrumentalisation politique de la religion, « il est urgent de réfléchir et d’agir ensemble, en vue du bien commun. Les jeunes catholiques, bien qu’étant une minorité dans les pays asiatiques, ne peuvent rester en silence ou se montrer complaisants : ils sont appelés à faire ce qui leur revient, à être des agents de dialogue, de réconciliation, d’harmonie, à témoigner l’Evangile de la fraternité et de l’espérance ».
Source : Agence Fides