Alors que s’approche le X° anniversaire des violences antichrétiennes d’août 2008 perpétrées dans l’Etat indien de l’Orissa, la pétition en ligne réclamant la libération de sept chrétiens innocents qui se trouvent incarcérés depuis lors, totalise actuellement plus de 50.000 signatures.
En remerciant tous ceux qui ont adhéré à la campagne en ligne sur le site Internet www.release7innocents.com, le journaliste et activiste chrétien Anto Akkara, auteur de la campagne, a demandé un soutien ultérieur, y compris de la part des institutions et de la société civile afin d’obtenir la tant attendue remise en liberté de ces sept innocents.
Les sept chrétiens en question – Bhaskar Sunamajhi, Bijay Kumar Sanseth, Budhadeb Nayak, Durjo Sunamajhi, Gornath Chalenseth, Munda Badamajhi et Sanathan Badamajhi – se trouvent en détention depuis l’homicide de Swami Laxmanananda Saraswati, le responsable hindouiste assassiné dans la nuit du 23 août 2008. Ce meurtre, faussement attribué aux chrétiens avant d’être revendiqué par un groupe maoïste, servit de prétexte à la vague de violences et de massacres de la population chrétienne dans le district de Kandhamal, en Orissa.
Quelques 100 chrétiens furent tués, 300 églises et 6.000 maisons chrétiennes saccagées et incendiées dans le cadre d’une campagne de violence qui dura pendant des semaines. Les masses hindoues – en majorité analphabètes – furent instiguées à se venger. Un juge du tribunal de première instance a condamné les chrétiens inculpés à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’homicide de Swami Laxmanananda Saraswati en 2013 sur la base d’une théorie du complot et d’un certain nombre de témoignages. A la mi 2015, deux hauts fonctionnaires de police ont témoigné devant la Commission d’enquête judiciaire de Kandhamal, affirmant dans ce cadre que les accusations formulées par les témoins étaient fausses. Cependant, le procès en appel des condamnés innocents est encore pendant devant la Haute Cour de l’Orissa.
Le 3 mars 2016, Anto Akkara, qui a relaté les massacres en Orissa, lançant la pétition en ligne. Chaque signature reçue génère trois messages courriel automatiques au Président de la Cour Suprême d’Inde, au Président de l’Union indienne et au Président de la Commission nationale pour les droits fondamentaux. L’auteur a révélé « la fraude et la parodie de justice de Kandhamal » dans son livre d’enquête « Qui a tué Swami Laxmanananda Saraswati ? », présenté au niveau national. Il est désormais clair en effet que ce furent des guérilleros maoïstes à tuer le responsable hindou.
La pétition en ligne a eu un fort élan après qu’à l’automne dernier ait été lancée une campagne de prière spéciale en faveur des sept innocents, diffusée dans toutes les églises d’Inde.
Source : Agence Fides 12/07/2018 – PN