Propos recueillis par Géry Brusselmans pour cathobel:
Jacques Galloy, spécialiste du milieu de l’audiovisuel, représente en Belgique la société SAJE, qui diffuse des films à orientation chrétienne. Interview.
Quel est votre rôle au sein de la SAJE?
SAJE signifie Société Audiovisuelle pour la Joie de l’Evangile. Nous avons créé cette société voici quatre ans à Paris avec un groupe d’amis, tous professionnels dans le milieu de l’audiovisuel et de la communication. Depuis février dernier, je m’occupe des activités sur la Belgique. Le rôle de SAJE est de choisir des films et documentaires d’inspiration chrétienne au message plutôt optimiste. Le but est de les diffuser (en salles, en DVD, vidéo à la demande et télévision) et d’établir une communication en territoire francophone. Nous regardons environ 70 films par an, nous en choisissons 3 à 4 pour une sortie au cinéma et 12 autres films ou documentaires pour une sortie DVD et télé.
Observez-vous un engouement pour les films chrétiens?
Il y a un renouveau assez clair depuis une dizaine d’années, particulièrement aux Etats-Unis. Cette impulsion est notamment donnée par Sony, une des plus importantes boîtes de production de cinéma classique, qui a créé voici dix ans une filiale de production de films évangéliques. En Italie et dans certains pays hispanophones, il existe pas mal de films sur les saints. Une à deux boîtes de production italienne vit entièrement de ce modèle économique. Nous achetons les droits pour la partie francophone et nous les proposons en DVD.
Comment expliquer cet engouement?
Les gens ont soif de sens. N’oublions pas qu’en Belgique, environ 60% des personnes sont baptisées et beaucoup sont croyants. L’audience de KTO, la chaîne catholique française, est en forte croissance, tout comme celle de RCF, la Radio Chrétienne Francophone. Nous répondons à une demande délaissée par les médias généralistes. Certains se souviennent peut-être de « La passion du Christ », le film porté par Mel Gibson, sorti en 2004. Il a extrêmement bien marché au cinéma, cela a aussi relancé l’engouement.
Les films dont vous vous occupez touchent-ils un public de cinéma plus généraliste?
Oui, c’est une des raisons qui nous poussent à les proposer au cinéma (le dernier exemple en date était « Jésus, l’enquête »). Certaines avant-premières que nous avons organisées ont été largement complètes. Les paroisses nous demandent également d’organiser des projections chez eux.
Envisageriez-vous de produire des films catholiques belges?
Le marché belge est beaucoup trop petit pour qu’un film belge soit rentable. Ceci dit, en plus de faire la distribution et la promotion de films, nous aimerions également investir dans la production de films. Cela coûte toutefois très cher et cela entraîne des risques, donc cela demande une analyse plus précise. Actuellement, SAJE est actif sur la France, la Suisse et la Belgique, que cela soit la Wallonie ou la Flandre. Nous essayons déjà dans un premier temps de développer nos activités de distribution. Pour qu’un film marche, il faut trois choses: un bon sujet, une certaine qualité et une bonne promotion.