Par L’abbé Rafael Merry del Val, issu d’une illustre famille de diplomates hispano-irlandaise, est distingué très tôt par le pape Léon XIII. À 32 ans, il est nommé archevêque de Nicée et président de l’Académie des nobles ecclésiastiques, où le Saint-Siège forme ses futurs diplomates. Plusieurs missions lui sont confiées, en particulier celle de délégué apostolique au Canada, où il apaise l’intransigeance des évêques québécois à l’égard du gouvernement libéral. En 1903, il est désigné secrétaire du conclave au cours duquel est élu Pie X. Celui-ci le choisit aussitôt comme secrétaire d’État. Créé cardinal à seulement 38 ans, il devient alors le principal collaborateur du pape.
Une vie marquée par la lutte contre le modernisme
Son nom demeure associé à l’intransigeance du pontificat contre le modernisme, contre le mouvement républicain du Sillon, et contre l’orientation prise par la démocratie chrétienne. Malgré des tempéraments bien différents, Pie X et le cardinal Merry del Val établissent entre eux un accord fondamental. La bonté du pape s’accorde avec la raideur du prélat. Mais d’autres sources soulignent son esprit charitable ; ainsi, sa vie durant, il dirige un foyer de jeunes Romains défavorisés, dans un quartier populaire de la capitale italienne. Il s’y rend tous les jours, pour rencontrer les enfants, jouer au billard ou au football avec eux, ou les confesser.
Il s’intéresse de très près à la révolution scolaire qui sévit en France au début du XXe siècle. Il parvient à faire accepter par l’épiscopat français la neutralité scolaire comme contraire aux doctrines catholiques.
À la mort du saint pape Pie X, à la veille de la Grande Guerre, le cardinal Merry del Val est relégué à des postes honorifiques ou administratifs, et poursuit des missions de représentation. Il achève ses jours dans une retraite effacée et meurt le 26 février 1930, à l’âge de 64 ans. Il est enterré aux côtés de Saint Pie X, selon ses vœux.
