Il y a 80 ans décédait Marcel Callo, scout bienheureux

Il y a 80 ans décédait Marcel Callo, scout bienheureux

Jeune ouvrier de Rennes, Marcel Callo a seulement 24 ans lorsqu’il meurt dans le camp de concentration de Mauthausen, en Haute-Autriche, à quelques semaines de la capitulation de l’Allemagne devant les forces alliées, le 19 mars 1945. Sa faute ? Il est “trop catholique”. Avec sa passion pour la vie et pour la dignité de ses frères, avec son amour du Christ et son intense vie de foi, le jeune homme est devenu un martyr.

Pionnier de la jeunesse scoute et résistante

Marcel Callo naît à Rennes le 6 décembre 1921, dans une humble famille d’ouvriers rurale très pieuse. Très tôt, il adhère à la Croisade eucharistique et fait de sa vie une prière ininterrompue. Entré chez les Scouts de France, il travaille dans une imprimerie, et les jours sont difficiles : le monde ouvrier est rude et déchristianisé. Obligé de quitter le mouvement scout malgré lui, Marcel se tourne alors vers la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) qui veut privilégier la vie spirituelle comme source de toute action.

A 20 ans, il se fiance avec une certaine Marguerite, membre de la JOC, et a la douleur de perdre sa sœur Marie-Madeleine, morte dans un bombardement. Aussitôt, il est réquisitionné pour le Service du Travail obligatoire (STO). Contraint, il y voit un moyen d’évangélisation et d’apostolat. Mais une fois parvenu en Allemagne, la détresse et le découragement le gagnent. Cependant, ouvert à la grâce, et grâce à une vie de prière et à des initiatives groupées de mettre Dieu au centre de la vie des ouvriers, il reprend peu à peu goût à la vie. Avec la “JOC des catacombes”, soit la JOC clandestine, il organise des réunions et des messes cachées, et parvient à rassembler autour de lui un groupe de plus en plus fervent.

Mais la Gestapo le surveille d’un mauvais œil, et, jugé “trop catholique”, il est arrêté. Il est alors déporté d’un camp de concentration à un autre, avec quelques uns de ses compagnons jocistes. Avec onze de ses amis, il est enfermé dans une haute cellule. Ensembles, ils prient devant une croix tressées de plantes. Sa confiance est certaine, paradoxalement nourrie par les douloureuses épreuves qu’il endure. Au milieu des horreurs, il parvient à voir le Christ dans son prochain. De sa morne prison, il écrit  : “Heureusement, il est un Ami qui ne me quitte pas un instant et qui sait me soutenir et me consoler. Durant les heures pénibles et accablantes, avec Lui on supporte tout”.

En octobre 1944, il est transféré dans sa dernière demeure. Battu, souffrant de la faim et de la soif, il travaille dans une usine souterraine.

En 1945, le jour de la Saint Joseph, il meurt d’épuisement et de dysenterie, en odeur de sainteté, et gagné par l’espérance du Paradis. Le colonel Albert Tibodo, l’un de ses compagnons d’infortune, témoigne : “Je n’ai jamais vu chez un moribond un regard comme le sien”. Il est magnifiquement parvenu à faire sienne cette phrase de l’Evangile que le Christ lui-même a mise en pratique : “Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime”. 

Marcel Callo est béatifié par le pape Jean-Paul II le 4 octobre 1987 et donné comme modèle à la jeunesse européenne. Il est également désigné comme le saint patron des pèlerins français lors des JMJ de Lisbonne en 2023.

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