Jusqu’en 1582, on utilisait dans le monde chrétien le calendrier julien, institué par Jules César, qui supposait que la durée de l’année tropique était de 365,25 jours exactement. Mais sous la Renaissance, les astronomes s’aperçoivent que l’année calendaire dépasse l’année solaire d’un peu plus de 10 minutes. Ainsi, le cumul de cette avance, quinze siècles après la réforme julienne, se monte à une dizaine de jours, avec pour conséquence de plus en plus de difficultés à fixer la date de Pâques.
Du calendrier julien au calendrier grégorien
Le concile de Trente charge donc Grégoire XIII de remédier à cette situation. Le pape s’appuie sur des astronomes et des mathématiciens jésuites des universités de Salamanque et de Coimbra. La savante armada décide d’attribuer désormais 365 jours à trois années sur quatre, et 366 à une année sur quatre. Cette modeste réforme ramène à 30 secondes l’écart avec l’année solaire, une broutille. Le calendrier grégorien reprend en grande partie la structure du calendrier julien de la Rome antique : les subdivisions en mois et en semaines, et le décompte de l’année à partir de l’Anno Domino, soit l’année de la naissance du Christ. Finalement, l’unique différence réside dans la détermination des années bissextiles.
Le nouveau calendrier, adopté par la bulle pontificale Inter gravissimas, divulguée le 24 février 1582, s’étend peu à peu à tous les pays. Ce sont d’abord les États catholiques qui le mettent en application, puis son usage se répand progressivement aux pays protestants et à l’ensemble du monde jusqu’au milieu du XXe siècle. Il s’est désormais imposé dans la majeure partie du monde pour les usages civils.