Il y a 232 ans : la bataille de Saint-Florent-le-Vieil, coup d’envoi des Guerres de Vendée

Il y a 232 ans : la bataille de Saint-Florent-le-Vieil, coup d’envoi des Guerres de Vendée

Le dimanche 10 mars 1793, le procureur du village vendéen de Saint-Florent-le-Vieil déclame devant les habitants éberlués la levée en masse, en application du décret du 15 février, 300 000 hommes sont appelés aux frontières pour mener les guerres de la Révolution. Une quinzaine de jeunes gens le molestent, et sont envoyés en prison.

Saint-Florent-le-Vieil : le coup de canon qui déclenche les cloches de la Vendée

Deux jours plus tard, le 12 mars, les commissaires du district s’assemblent dans la chapelle des Bénédictins. Là doit se mener le tirage au sort des conscrits. A la porte du bâtiment, deux couleuvrines chargées à mitraille menacent les jeunes gens qui refuseraient de venir tirer. La foule devient de plus en plus compacte : les conscrits, leurs parents, leurs amis, leurs fiancées. Par endroits, une cocarde blanche flotte au vent. Le nombre grossit d’heure en heure sur la place, mais pas un ne répond à son nom. Un commissaire tente de jouer la carte de la persuasion, ou plutôt de la menace : “Venez tirer ou vous allez mourir !” harangue-t-il. Un ultimatum auquel la réponse ne se fait pas attendre : “Mourons plutôt que de tirer !”. Aussitôt, les couleuvrines font leur œuvre et labourent la foule des conscrits. Il n’en faut pas plus pour déclencher une véritable émeute. De part et d’autre, les coups de poing et de bâtons pleuvent, les papiers sont brûlés, l’autel de la patrie est détruit, l’argent est dispersé, les maisons des bourgeois patriotes sont pillées.

L’irruption du Saint de la Vendée

Le soir même intervient Jacques Cathelineau, marchand colporteur de laine peu aisé, père de cinq enfants, vénéré dans la région comme un saint. Au récit des conscrits, cet homme de 35 ans devine sa destinée et celle de son pays. Il prend la tête d’un groupe de 27 hommes décidés à laisser leurs chaumières et leurs charrues pour s’atteler aux canons. Le tocsin sonne de clocher en clocher : aussitôt, chaque maître de maison agrippe chapelet et fusil, ou bien faux retournée pour rejoindre la future armée chouanne, qui dans trois assiègeront la ville de Nantes sous les ordres du généralissime Cathelineau.

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