Il faut attendre presque 5 siècles pour que la pucelle d’Orléans soit enfin élevée sur l’autel des honneurs, et ajoutée à la longue liste des saints.
Au milieu du XIXe siècle, un archiviste disciple de Jules Michelet publie les comptes rendus du procès de la Lorraine, accusée par l’Eglise de sorcellerie. Ceux-ci mettent à jour la grandeur d’âme et la foi simple et solide de la jeune fille. Elle est bien une authentique sainte. C’est en 1854 qu’elle est pour la première fois représentée avec une auréole, sur une œuvre du peintre Jean-Dominique Ingres, la représentant au sacre de Charles VII.
Bouleversé par ces écrits, l’évêque d’Orléans, Monseigneur Dupanloup, affirme publiquement en 1855 que Jeanne d’Arc a agi selon la volonté divine, et demande au pape Pie IX d’entamer son procès de canonisation.
40 plus tard, l’héroïne, d’abord symbole de résistance puis de sainteté, est béatifiée, dans un contexte particulièrement nationaliste, à l’aube de la Grande Guerre. En mai 1912, le président de la République Raymond Poincaré érige la fête de Jeanne d’Arc en fête nationale, le 8 mai.
La Providence agit en 1945, lorsque la capitulation de l’Allemagne face aux Alliés qui met fin à la Seconde Guerre mondiale est justement signée un 8 mai.