Humanae Vitae, 50 ans après – Paul VI et le regard positif

Humanae Vitae, 50 ans après – Paul VI et le regard positif

« En ce cinquantième anniversaire d’Humanae vitae, redécouvrons les paroles de Paul VI sur l’encyclique, pendant l’audience générale une semaine après la publication du texte. L’appel du pape Montini s’adresse aux époux chrétiens afin que, dans le document  laborieusement mis au point, ils lisent non pas une série d’interdits mais une contribution à leur vocation », explique, ce 25 juillet 2018, Vatican News en italien (Alessandro De Carolis) dans ce récit, traduit par Hélène Ginabat:

« Un mercredi en plein été, devant la foule. Paul VI est à Castel Gandolfo et préside l’audience générale dans la Salle du Palais pontifical. « Nos paroles, annonce-t-il, ont aujourd’hui un thème imposé par l’encyclique intitulée Humanae vitae… ». C’est le moment que le pape Montini a peut-être attendu depuis des jours. Le moment de s’adresser directement à la foule et de parler à cœur ouvert d’un thème qui l’a absorbé pendant des années et jusqu’à la semaine précédente, dans un effort pour finaliser un des documents les plus délicats et complexes de son pontificat et de l’Église contemporaine.

L’adjectif-clé

« Le point névralgique apparaît dès les premières lignes : « Ce document pontifical (…) n’est pas seulement la déclaration d’une loi morale négative, à savoir l’exclusion de toute action qui se propose de rendre la procréation impossible, mais c’est surtout la présentation positive de la moralité conjugale ordonnée à sa mission d’amour et de fécondité… ».

« Paul VI connaît bien les critiques et les réserves à l’égard du texte, à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église. Le ton habituel, sobre et solennel, du discours, change. L’enregistrement de l’audience générale manifeste l’accent mis sur l’expression « présentation positive » : « Humanae vitae est surtout la présentation positive de la moralité conjugale ».

« Parce que cet adjectif est comme le poinçon de l’émotion qui, pour une fois, émerge de l’austère retenue et révèle le cœur non seulement du pape, mais aussi de l’homme. Le cœur de celui qui, au-delà du débat difficile généré autour de l’encyclique – ressent le besoin d’expliquer et de s’expliquer. Raconter que ce que le pape a revu personnellement, scrupuleusement, paragraphe par paragraphe, pour en faire un acte du magistère, n’est pas une sorte de pensée autocratique insensible et vexatoire, mais la réflexion dictée avant tout par l’amour d’un père pour les familles, en particulier celle qui, chaque jour, mesure leur vie à l’aune de leur foi.

« Le pape Montini déclare à la foule qu’il ne veut pas parler, dans cette circonstance, du contenu d’Humanae vitae. En ce dernier jour de juillet, il désire laisser place aux « sentiments ». Ceux qui, dit-il, lui ont rempli l’ « âme » pendant les « quatre années » de la « laborieuse rédaction » de l’encyclique. « Le premier sentiment, confie-t-il, a été celui de notre très grave responsabilité » qui « nous a aussi fait pas mal souffrir spirituellement » (…)

« Nous avons étudié, lu, discuté autant que nous le pouvions ; et nous avons aussi beaucoup prié ». L’emploi du pluriel semble vouloir dilater la fatigue d’un travail que Paul VI n’a pas l’intention de dissimuler, en écoutant et en se confrontant à toutes les voix compétentes en la matière.

« Toutefois, il évoque ensuite « un autre sentiment qui nous a toujours guidé dans notre travail, c’est celui de la charité, de la sensibilité pastorale envers ceux qui sont appelés à intégrer leur personnalité dans la vie conjugale et dans la famille ». Et un troisième sentiment qui est « l’espérance ». L’espérance que « ce seront les époux chrétiens qui comprendront combien notre parole, qui peut sembler sévère et ardue, veut être l’interprète de l’authenticité de leur amour, appelé à se transfigurer dans l’imitation de celui du Christ pour son épouse mystique, l’Église » et à « inspirer à la famille moderne sa propre spiritualité, source de perfection pour chacun de ses membres et de témoignage moral dans la société ». »

Source: Zenit.org

Articles liés

Partages