Député de La République En Marche ! du Morbihan, ancien socialiste, Gwendal Rouillard vient d’être désigné coprésident du groupe d’études pour les chrétiens d’Orient à l’Assemblée nationale. Entretien exclusif.
C’est un proche de Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, qui vient d’être désigné à la tête du groupe d’études pour les chrétiens d’Orient à l’Assemblée nationale. Ce groupe avait été créé par Valérie Pécresse, députée LR, et Véronique Besse, proche de Philippe de Villiers, en 2014. Mais il n’avait jamais été présidé par un élu de gauche. Le Breton, élu de Lorient, marié à une Libanaise chrétienne maronite, connaît cette problématique depuis de nombreuses années. Il vient de commencer une thèse de sciences-politiques consacrée à la politique diplomatique de la France au Moyen-Orient.
Quel est votre objectif à la tête du groupe d’études pour les chrétiens d’Orient ?
Je souhaite que nous soyons une force de proposition sur plusieurs volets : un volet « politique » en cohérence avec l’action de la France en faveur des chrétiens d’Orient et des minorités ; un volet « humanitaire » en soutien notamment à l’action des autorités religieuses et des ONG françaises et locales qui œuvrent au Moyen-Orient ; un volet « développement » en soutien aux acteurs publics et privés qui investissent dans l’éducation, la santé, la sécurité, les infrastructures et l’économie. De cette manière, notre groupe sera un acteur qui apportera sa pierre à l’édifice de la paix. Nous travaillerons aussi en ce sens avec les universitaires et les scientifiques qui réfléchissent à l’avenir de cette région. Nous agirons globalement au nom de notre conception universelle des droits humains. Les persécutions dont sont victimes les chrétiens et les minorités ne sont pas une fatalité. L’espoir doit renaître partout.
Emmanuel Macron a-t-il conscience des enjeux liés aux chrétiens d’Orient ?
Emmanuel Macron a une sensibilité particulière sur le sujet. Lorsqu’il s’est déplacé par exemple au Liban pendant sa campagne [en janvier 2017, ndlr], il a constaté la volonté des chrétiens d’Orient de rester vivre dans leurs pays respectifs. Avant d’être « chrétiennes », ces populations sont en effet irakiennes, syriennes, jordaniennes, palestiniennes, israéliennes, égyptiennes ou libanaises. Pour le président Macron et pour nous, il s’agit d’un enjeu majeur car nous sommes attachés à la diversité des cultures et des confessions en Orient. Je rajoute que la France a souvent eu une relation privilégiée avec les chrétiens d’Orient, et Emmanuel Macron s’inscrit dans cette dynamique. S’impliquer pour leur avenir est clairement un message de paix. Pour notre président, c’est une priorité et je peux en témoigner.
Emmanuel Macron a une sensibilité particulière sur le sujet. Pour lui, c’est une priorité et je peux en témoigner.
Le fait d’être élu en Bretagne, territoire marqué par le christianisme, vous a-t-il conduit à vous intéresser à ce sujet ?
Évidemment. Les mouvements chrétiens sont toujours présents en Bretagne avec une diversité politique, philosophique et syndicale. Nous sommes imprégnés de cette culture à la fois laïque et religieuse. Elle est une source d’inspiration pour l’engagement de beaucoup au service des autres en France et dans le monde.
Pourquoi cette problématique vous tient-elle à cœur ?