Dans le cadre de la dernière semaine de campagne présidentielle, François Fillon vient de publier sur son site “douze mesures en faveur des chrétiens et des minorités d’Orient”. Le candidat prône ainsi l’accueil “au cas par cas” des chrétiens et des membres de minorités “atteints de maladies ne pouvant être traités dans leur pays” (mesure numéro 4). Mais, pour le long-terme, il prône l’action diplomatique “pour que la liberté religieuse au Proche-Orient devienne réelle” (mesure numéro 7). Cette mesure suggère notamment d’agir en faveur de la “dépénalisation / décriminalisation de la conversion des musulmans au christianisme ou à une autre religion et lutte effective contre l’impunité des crimes commis à l’encontre de personnes converties”, mais aussi la “liberté de choix de religion pour les enfants de couples mixtes”. On ne peut que regretter que les candidats à la présidentielle n’abordent pas la question de la conversion au christianisme au Proche-Orient. Il y a pourtant urgence, malgré toutes les pudeurs diplomatiques.
Les douze mesures annoncées par François Fillon:
L’urgence
- 1. Renforcer l’effort de la France dans la lutte contre le terrorisme islamique incarné notamment par l’Etat islamique et Al Qaida.
- 2. Prendre en compte les problématiques des personnes déplacées en matière de logement, de terres et de propriété. Assurer une évaluation en matière de transactions immobilières, de terres et de cadastres et promouvoir des mécanismes indépendants pour résoudre rapidement les questions de propriété foncière.
- 3. Prolonger et accroître le « fond d’aide aux minorités » mis en place par le Ministère des Affaires Etrangères afin d’agir plus fortement en faveur du déminage, de l’accès aux services sociaux de base, de la reconstruction et des ONG actives sur le terrain.
- 4. Accueillir au cas par cas, les chrétiens et les membres de minorités atteints de maladies ne pouvant être traités dans leur pays.
- 5. Mobiliser nos partenaires pour que la Cour Pénale Internationale instruise et juge les auteurs de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de crimes de génocide commis notamment par l’Etat islamique et Al Qaida en Irak et en Syrie.
- 6. Organiser à nouveau une conférence internationale au niveau des chefs d’Etat sur les minorités religieuses afin de mobiliser tous nos partenaires sur ce sujet, en particulier les Etats de la région, dans la suite de celle organisée par le ministre des affaires étrangères en septembre 2015.
Le long-terme
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7. Agir diplomatiquement pour que la liberté religieuse au Proche-Orient devienne réelle :
- dépénalisation / dé-criminalisation de la conversion des musulmans au christianisme ou à une autre religion et lutte effective contre l’impunité des crimes commis à l’encontre de personnes converties
- liberté de choix de religion pour les enfants de couples mixtes
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8. Faire pression pour que le mot citoyenneté prenne enfin sens au Proche-Orient autour de deux mesures concrètes : la fin de la mention de la religion sur les papiers d’identité la mise en place de mesures effectives pour lutter contre les discriminations dont sont victimes les chrétiens et les membres de minorités au sein des administrations
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9. Mettre en œuvre un plan de soutien aux établissements d’enseignement francophone du Proche-Orient, parmi lesquels beaucoup sont tenus par des communautés religieuses, sous la supervision du secrétaire d’état à la francophonie et en lien avec l’Organisation Internationale de Francophonie.
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10. Mettre en place un fond pour la préservation et la restauration du patrimoine culturel et religieux des Chrétiens et des minorités d’Orient, en lien avec nos partenaires européens et l’UNESCO :
- inventaire du patrimoine culturel et religieux détruit ou disparu lors du conflit et lutte contre les trafics d’œuvre d’art ;
- préservation des lieux de mémoires et des édifices majeurs ;
- restauration de lieux de culte et du patrimoine détruits par les djihadistes en Irak et en Syrie (tombeau de Jonas à Mossoul, etc.) ;
- conservation des manuscrits.
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11. Renforcer les partenariats et coopérations dans le domaine de la police scientifique et des parquets (trop d’affaires criminelles contre des chrétiens ou des membres de minorités ne sont pas élucidées) et intensifier notre coopération antiterroriste afin de renforcer les capacités des pays victimes de l’Etat islamique dans la région.
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12. A titre national, nommer un Haut-Commissaire et demander au Secrétaire général des Nations Unies la nomination d’un Représentant spécial auprès de lui pour coordonner l’ensemble de ces actions.
Source: www.fillon2017.fr.