Fouad Hassoun : victime d’un attentat à Beyrouth, il pardonne et témoigne

Fouad Hassoun : victime d’un attentat à Beyrouth, il pardonne et témoigne

           Fouad Hassoun, en 1986 est un jeune homme libanais de 17 ans qui vit à Beyrouth et rêve de devenir chirurgien. Cette année-là son rêve partira en fumée avec 300 kg de TNT qui le laisseront mutilé et défiguré. Fouad Hassoun catholique maronite, ne verra plus, il est devenu aveugle à la suite de cet attentat meurtrier.

Quand le terroriste responsable de sa cécité est arrêté 3 ans plus tard, cette nouvelle fait la une de tous les journaux et sa victime « a envie de le déchiqueter, de lui arracher le cœur ». Le pardon ? Impossible. « Seul Jean-Paul II en est capable », pense alors le Libanais originaire de Brih. « Moi, je ne peux pas. »

Après l’échec de l’opération censée lui rendre la vue, en Suisse, il s’installe en France et entreprend des études supérieures. C’est la phase « cravache » : « J’étais le seul non-voyant de la promo. Je travaillais énormément, n’acceptant que la première place, sans indulgence. Ni pour moi, ni pour les autres. » La rage de vaincre prend toute la place ; il se sent comme enfermé dans son propre cœur.

Tout un programme pour cet homme brisé dont la vie va de nouveau changer à la fin des années 80, et dont le nom « Fouad » signifie « cœur » en arabe. Ce changement va s’opérer alors qu’il crie sa détresse dans le sanctuaire de la famille missionnaire Notre-Dame des Neiges, en Ardèche. Il y reçoit la grâce de pardonner. « J’ai commencé à aimer. Sans voir, j’ai retrouvé la lumière. » Ce n’est que le début. Pardonner prend du temps. « Il faut déjà le vouloir, ne rien attendre en échange et se réconcilier avec soi-même, se faire la paix » insiste-t-il. Rien n’est jamais acquis. Ces derniers mois, lors des attaques de Paris puis Bruxelles et Nice, « ce que j’ai vécu remonte », reconnaît Fouad à l’AED. « La peur revient. » Mais la nécessité de la miséricorde aussi.

Dans les années 2000, alors qu’il continue de témoigner de la victoire du bien sur le mal, il apprend que l’auteur de l’attentat de Beyrouth s’est converti au christianisme. « Je voudrais que mon histoire vienne consoler, réparer, apaiser les cœurs brisés. Notre foi n’est pas que sur la croix. Elle est en Jésus ressuscité. »

Fouad Hassoun sera présent et témoignera au colloque de l’AED, le 3 décembre 2016 à Paris.

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