Le procès de deux anciens responsables de l’institut financier du Saint-Siège s’ouvrira le 15 mars 2018 devant le tribunal du Vatican, annonce l’Institut pour les oeuvres de religion (IOR).
Il s’agit d’Angelo Caloia, 78 ans, ancien président de l’IOR, et de l’avocat Gabriele Liuzzo, 94 ans, son conseiller juridique. Ils sont en effet accusés de détournement de fonds et de blanchiment d’argent, durant la période 2001-2008 dans le cadre de transactions immobilières. L’ancien directeur général, Lelio Scaletti, lui aussi soupçonné, est aujourd’hui décédé.
Leurs comptes avaient été saisis dès décembre 2014: ils auraient cédé une partie considérable des actifs immobiliers de l’Institut (une trentaine d’immeubles), empochant des bénéfices, et les dommages globaux ont été évalués à plus de 50 millions d’euros.
La décision de renvoi a été prise à l’issue d’une enquête menée depuis 2014 par le Promoteur de justice du Vatican (procureur), Gian Piero Milano, après un dépôt de plainte d’IOR.
L’institut “a décidé de joindre une action civile à la procédure pénale, qui débutera le 15 mars 2018”, indique la même source.
L’IOR souligne que cette nouvelle étape est le résultat de sa volonté de transparence: “Cette étape importante démontre une fois de plus l’engagement significatif pris par la direction d’IOR au cours des quatre dernières années afin de mettre en place une gouvernance forte et transparente, conforme aux normes internationales les plus rigoureuses. L’IOR a l’intention de poursuivre par des procédures judiciaires civiles et pénales toute activité illicite réalisée à son détriment, où qu’elle se soit produite et quelle que soit la personne qui ait agi.”
A l’angélus de ce dimanche 4 mars 2018, commentant l’épisode des marchands chassés du Temple de Jérusalem par Jésus, le pape François a justement évoqué ce danger « grave », « extrême », « mortel » : « le danger de faire de notre âme, qui est la demeure de Dieu, un lieu de marché, en vivant à la recherche continue de notre profit plutôt que dans un amour généreux et solidaire » et « la tentation de profiter d’activités bonnes, parfois des devoirs, pour cultiver des intérêts privés, voire illicites ».