Mariages rapides, sentimentalisme exacerbé puis épuisé, immaturité des jeunes, génération kleenex, les unions se font et se défont à une vitesse telle que les tribunaux ne suivent plus.
338 divorces par jour en 2014 et comme si ce n’était pas suffisant, la démission de l’Etat se traduit par une facilitation des démarches à compter du 1er janvier 2017.
Il est donc possible désormais de divorcer sans passer devant le juge en cas de consentement mutuel. Autant dire qu’il est plus facile maintenant de tenter l’expérience du mariage puis d’aller tenter une autre expérience plutôt que d’essayer de passer l’obstacle ou la difficulté.
S’il est vrai que l’Etat n’a pas à s’immiscer dans la vie d’une famille, faciliter les divorces au point de réduire le mariage à une opération kleenex est en soi un politique familiale qui traduit ce qu’une société attend de la famille. Il est intéressant de voir que le mariage apparaît aujourd’hui comme une entrave parmi d’autres à la liberté. Tout aussi intéressant de constater que les politiques démissionnent face à ce qui demeure un drame. Une histoire d’amour, une histoire familiale restent certes du domaine privé, mais toute l’éducation d’une société qui conduit des jeunes (et des mois jeunes) à l’échec familial est pourtant bien du ressort des politiques qui sont là pour créer un climat favorable à la famille.
C’est de cette façon que le politique donne du sens et impulse la dynamique de toute une société. Mais aujourd’hui la famille n’est plus vue comme une richesse, ni pour l’épanouissement personnelle, ni pour la nation. A l’heure où la nation est proscrite par l’internationalisme galopant, la famille qui de tout temps a été son socle, ne peut qu’être elle aussi bannie de l’espace publique. Au risque de tomber sous le couperet ridicule de l’ostracisme qui réduirait ces propos à du pétainisme, nation et famille sont intimement liées. Car les familles sont la force d’une nation, là où l’individu isolé est le mercenaire malgré lui de l’internationalisme.