Les plus irréductibles voudraient le retrait de l’enseignement religieux des programmes officiels en Espagne.
Un projet de loi soumis au Bureau du Congrès a recueilli 18 voix pour, 17 contre la proposition.
Il faut se rappeler que l’Europe des 28 se départage entre treize pays où cet enseignement est contenu dans les programmes scolaires, quatorze le proposent comme une option facultative dont l’Espagne.
La religion dans l’éducation en Espagne est définie par le programme de la LOMCE par les accords passés entre le Saint Siège et le Ministère de l’éducation espagnole et reconnu dans la Constitution du pays.
ERC, Bildu, Podemos voudraient une révision de ces accords ; PP, Ciudadanos s’y opposent, et les catalans de Pdecat se sont abstenus.
Les socialistes ont retenu la proposition comme une éventualité du futur.
L’association Europe Laique est dans cet objectif à terme regroupant quarante associations travaillant dans ce sens avec un objectif marqué anti catholique dont les ambitions sont avérées et publiques.
La discussion du Bureau au Congrès portait dès lors sur le caractère de l’école, “une institution publique d’où la religion doit être exclue du champ de l’éducation officielle.”
La réforme LOMCE avait avalisé précédemment le projet et introduit cette option dans le curriculum scolaire des élèves.
Le Bureau souhaiterait introduire une discussion nouvelle dans le cadre à venir du pacte éducatif du pays.
Une manière somme toute implicite de retirer à terme les subsides aux écoles privées confessionnelles qui bénéficient des aides publiques comme pour tout enseignement reconnu et pratiqué des disciplines dans le système scolaire.
Le gouvernement central ayant le pouvoir de décider, il semble pour l’heure que la proposition de loi ne soit jugée “pertinente ni pressante.”
Déroger aux règles de la Lomce serait vouloir introduire “une loi nouvelle en faveur d’une loi éducative, pour correspondre disent les promoteurs, à la majorité sociale et se conformer au caractère démocratique laique d’une règle éducative du futur”..
Les tenants de la Constitution du pays rappellent que “la liberté religieuse est inscrite dans le Texte fondateur et ne s’impose derechef à la décision laissée aux parents en ce sens.”
Une disposition pour vouloir donner à terme à l’administration publique le pouvoir de décision qui ne semble être le cas aujourd’hui.
La religion enseignée librement dans le système éducatif espagnol au milieu d’un cours d’éthique optionnel est une pratique courante acceptée.
En voulant lui donner ce caractère politique comme désigné par les partis politiques qui le promeuvent, démontre l’intention effective des députés engagés dans cette perspective, jugée opportuniste par les opposants du projet.
La Conférence des Evêques espagnols relayée par les diocèses reprend avec continuité le devoir des parents d’exercer leur droit et d’inscrire leurs enfants dans les enseignements de la religion dans les écoles publiques et confessionnelles.
Une constance et un rappel contre les objectifs de ceux qui cherchent opportunément à le supprimer des programmes scolaires dans les établissements.